• Suite du récit de mon papa

    Mercredi le 3. février 2016

     

    11 heures sur mon balcon il fait 9°

     

    Suite du récit de mon papa

    Suite du récit de mon papa  

    et voici deux coups d’œil par ma fenêtre

     

    Et voici la suite du récit de mon père : 

    Souvenirs pèle-mêle  -11- 

    Un jour de l'an 1916 au printemps, une patrouille de police c'est présenté chez nous, ils recherchaient un dénommé Jung. Comme il y avait trois homme du nom de Jung, ils ont arrêté Suite du récit de mon papa
    tout le monde, en tout 5 personnes, ma petite personne, mon père, mon oncle, ma mère et ma sœur. Nous avons été transportés à W et enfermés. Après coup j'ai appris c'est la belle-sœur de mon oncle, déçue de le voir partir de chez-eux, qui avait signalé à la police qu'à S vivait un homme qui se nommait Jung qui s'était échappé de prison où il était enfermé en tant qu'espion. Grâce à cette dénonciation elle espérait que mon oncle reviendrait chez eux, avec son argent. Cette bonne femme avait calculé juste, après sa libération mon oncle est effectivement retourné à P où il vécut jusqu'à sa mort.

    Quand nous nous trouvions emprisonnés à W j'ai entendu la belle-sœur de mon oncle parler à un policier, elle répétait à plusieurs reprises, ce n'est pas l'homme avec la barbe, c'est l'autre, le jeune. Vu que c'était elle la dénonciatrice la police devait bien croire ses allégations et libérer mon oncle, ainsi elle avait atteint son but et pouvait rentrer avec mon oncle.

    Quant à moi, on m'a libéré seulement après avoir reçu la réponse de Moscou qui confirmait ma déposition.

    Après tout ça j'en avais assez, je décidais de quitter la Russie.

    Pour pouvoir obtenir une autorisation de quitter le pays je devais habiter un mois à St. Pétersbourg afin d'obtenir un certificat de bonnes mœurs. J'ai donc loué une chambre meublée dans cette ville et j'absolvais un cours de dactylographie en langue russe, pour me passer le temps.

    Suite du récit de mon papaJ'ai pu apprendre à connaître la vie d'une grande ville la nuit. J'ai pu voire de quelle manière la classe des parasites avait l'habitude de vivre, comment elle vivait alors que le peuple travailleur se reposait des dures journées de travail. Au Newski-Prospekt (une grande Avenue de la ville) un certain rayon était réservé aux prostituées, qui venaient dès minuit aguicher leurs "victimes". Quels étaient ces victimes ? Il s'agissait uniquement de la classe des riches. Un ami, employé de banque m'accompagnait dans mes tournées d'étude, il m'expliquait toutes ces choses que j'ignorais jusqu'ici.

    Pendant mon séjour j'ai du vivre de quelle manière tragique cet ami devait mourir. Il avait toujours l'impression d'être pourchassé par la police politique, je n'ai jamais su si ses appréhensions étaient fondées. Je pouvais uniquement constater qu'il était extrêmement nerveux, il sursautait à chaque bruit qu'il entendait dans la maison.

    En ces temps-là, la vie dans cette grande ville n'était pas des plus favorables pour quelqu'un qui n'avait pas des nerfs solides. Un soir, quand j'ai voulu lui rendre visite, le sous-loueur de sa chambre m'a dit qu'il était venu chez lui dans l'après-midi, dans un état d'extrême nervosité et avait demandé des allumettes, il lui en avait donné. Le loueur de la chambre - un comédien -  trouvait ce comportement suspect, il a été contrôler si tout allait bien, et il a trouvé la chambre emplie de fumée, fumée qui provenait d'un amas de papiers et de livres qui brûlait au milieu de la chambre. Il a réussi à éteindre le début d'incendie. Mon ami avait quitté la maison après avoir bouté le feu à ses papiers. Grâce à l'attention du comédien une catastrophe a pu être évitée. St. Pétersbourg est une grande ville, dans ce bloc d'immeubles devaient bien vivre dans les 3000 personnes. Personne n'avait vu partir mon ami cet après-midi là.  J'ai voulu aller sur le Newski-Prospekt dans son bistrot habituel, quand j'ai vu sur un pont du canal de la Newa, un rassemblement de gens, j'y couru et on m'apprit qu'un jeune-homme avait sauté dans le canal. Un policier pouvait me décrire le jeune-homme et j'ai cru reconnaître mon ami. 

    Le policier m'explique qu'il a remarqué cet homme parce qu'il a marché 2 à 3 fois du pont à la pharmacie, sans toutefois y Suite du récit de mon papaentrer. Subitement il s'est mis à courir en direction du pont et sans s'arrêter il a sauté dans le canal. Le policier lui avait alors lancé une des bouées de sauvetage qui sont fixés à la barrière du pont, il l'a repoussée avec la main et s'est éloigné en nageant sur le dos et en boutonnant son manteau. Le policier lui a lancé une seconde bouée de sauvetage, sans plus de succès, il a disparu dans les flots. Son corps a été retrouvé plusieurs jours plus tard à l'embouchure de la Newa. C'était une victime indirecte de la police politique, ses nerfs ont lâché.

    Arrivé au bout de mon mois à St Pétersbourg j'ai obtenu les papiers nécessaires pour quitter le pays, et j'ai quitté la Russie par Bjeloostrow et la  Finlande.

    Les paysages en Finlande sont vraiment uniques dans leur genre, forêts et lacs se succèdent en un rythme ininterrompu. Dans les plaines on voyait d'énormes blocs de rochers, isolés, comme on en voit en montagne. Peu avant la tombée de la nuit avait a eu lieu le contrôle des passeports dans le train, ils ne m'ont pas rendu le mien mais m'ont ordonné de quitter le train à la prochaine gare, le gendarme m'a dit que je devais dormir dans un hôtel et que l'on me rendrait mon passeport demain à la gare, quand le train continuerait sa course en direction de la frontière suédoise.

    J'étais certain qu'on allait à nouveau m'arrêter, quand la police politique nous tenait dans ses griffes elle ne nous lâchait plus…

    Un policier m'a aidé à trouver un hôtel, dans ce lieu inconnu. Arrivé à l'hôtel je me suis rendu au restaurant pour ingurgiter une bonne quantité d'alcool pour oublier la poisse qui me poursuivait. Le lendemain je me suis réveillé avec la tête lourde, je tentais de me soigner avec de l'eau froide. Arrivé à la gare je ne voyais pas mon gendarme d'hier, le train arrivait et toujours pas de gendarme ! A la dernière seconde il est quand même arrivé, il m'a remis mon passeport en s'excusant du retard.

    Le parcours jusqu'à Torneå durait toute la nuit, je ne pouvais donc pas voir grand chose de la nature. Quand on est pour la première fois si loin dans le nord, la lumière du jour, quand le matin se lève, semble toute drôle. Lors de mon départ de St. Pétersbourg il y faisait encore très froid, les rues étaient recouvertes de glace. À Torneå on était en plein hiver. En 1916 il n'existait pas encore de correspondance de chemin de fer entre Torneå et Haparanda on devait traverser la Torneå à pied sur l'épaisse couche de glace. De l'autre côté de la rivière, à la frontière entre la Finlande et la Suède avait lieu le dernier contrôle des passeports, un policier courtois a tamponné mon passeport en me souhaitant bon voyage. C'est seulement en arrivant sur sol suédois que je me sentais en sécurité et en liberté.

    J'ai dû attendre trois heures pleines jusqu'à ce qu'un train partait en direction de Stockholm. Comme la faim commençait à se faire sentir je me suis rendu dans un établissement où on trouvait à manger, un modeste bistro où il y avait beaucoup de soldats et officier qui mangeaient et buvaient.

    Après avoir visité la petite ville il était l'heure de me rendre à la gare si je ne voulais pas manquer mon train. Les wagons de troisième classe étaient plus étroits que les wagons russes, mais bien plus propres, tout comme les voyageurs. C'était un jour de semaine et j'étais surpris de voir que les gens étaient tous habillés en "dimanche", en tous cas moi je n'arrivais pas à distinguer s'il s'agissait d'ouvriers.

    Le train roulait incessamment en direction du sud, je pouvais admirer des vues de paysages comme je n'en avais jamais vus. Dans les trains suédois le dernier wagon était panoramique, il y avait deux bancs en plein air et on pouvait voir défiler le paysage. Le train fonçait sur un pont qui traversait une profonde gorge. Les arbres, chargés de neige avaient les branches inclinés vers le sol. Au bout du pont il y avait un soldat de garde avec baïonnette au fusil.

    Pour mes yeux le paysage était inhabituel, des montagne qui se perdaient en une longue chaîne continue sur de nombreux kilomètres. Une région idéale pour les skieurs, j'en voyais des masses dans toutes les gares.

    Le trajet de Haparanda à Stockholm est long, surtout si on roule de nuit. Il ne fallait pas compter dormir, je ne pouvais pas me payer le wagon-lit. Plus on se dirigeait vers le sud, plus le paysage changeait. Petit à petit la neige disparaissait. Je connaissais Stockholm pour y  avoir passé des vacances. Dans le temps je regardais pendant des heures les pécheurs qui péchaient. Une manière de pécher qui m'était inconnue, ils utilisaient un filet d'environs 3 à 4 mètres de diamètre, un peu comme une très grande assiette. Cette assiette-filet était fixée au moyen de ficelles à une barre. Dans cette eau claire, le pécheur pouvait observer si un poisson surnageait son filet, d'une secousse avec la barre le poisson était envoyé à l'air sèche. Cette pèche ne pouvait se pratiquer que là où l'eau était peu profonde.

     

    Je ne mets plus la traduction allemande, personne n'y réagit !

     

    Es tut mir Leid

    wegen Mangel an Interesse

    mache ich den deutschenText nicht mehr !

     

     et un troisième coup d'oeil, à l'oeil... :

    Suite du récit de mon papa

     

     

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 3 Février 2016 à 11:21

    Perso je ne connais pas l'allemand, je suis les aventures en français !!!!!

    Bonne journée

    2
    Mercredi 3 Février 2016 à 16:45
    nays&

    bonsoir Erwin

     

    mais quelle vie trépidante  passionnante a vécu ton père..peut-être pas toujours pour lui au moment même mais quand on le lit..
    on imagine très bien les scènes décrites

    je ne lis pas l'allemand et ma grand mère était allemande mais morte trop jeune pour que je l'eusse connue..sans quoi

    passe une bonne fin de journée Erwin

    bises de chez nous * 0° ce matin wink2

    3
    Mercredi 3 Février 2016 à 21:24

    Bien difficile la vie en ces temps là et dans ce pays que je croyais spécialement social!

    Suis très intéressée de voir comment ... il a pu TE faire naître!

    Pense à Toi! Miette

    4
    La chauve-souris
    Dimanche 7 Février 2016 à 12:11

    Un véritable roman, si bien écrit que nous pouvons le vivre, le lire et le relire en toute tranquillité. Ceci d'autant plus en ce dimanche gris et moche. Merci pour les différentes photos et à toute heure, c'est vraiment extraordinaire.. sachant, une fois encore la dose d'effort que cela te demande. 

    Avec mes pensées amicales en ce jour.

    5
    Mercredi 10 Février 2016 à 11:49

    merci pour ton passage par chez moi...


    "Permets-moi de te piquer de temps à autre un truc pour mon blog qui s'intitule "ekla"
    sans pour autant éclater... "

    http://uppsala.eklablog.com/

    no prob parce que c'est toi...

     

    bonne journée...

     
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    6
    Jeudi 11 Février 2016 à 17:35

    bonsoir Erwin

    c'est une histoire d'un autre temps, une histoire qui quelque fois te met la chair de poule et d'autre fois te fait voyager comme l' envie de  partir voir la Finlande

    Malgré la peur c'est la découverte qui ressort de ton texte

    big bisous

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