• Souvenirs pèle-mêle suite

     

    Jeudi le 11 Février 2016

     

    19 heures sur mon balcon il fait 5°

     

    Souvenirs pèle-mêle suite 

    et voici le coup d’œil par ma fenêtre du

    11 février 2008

     

     

    Je continue avec les souvenirs de mon papa :

     

    Souvenirs pèle-mêle (suite -12-)

     

    Je me souviens ce qui s'était passé quand j'étais la première fois en Suède et que je voulais manger dans un buffet de gare. Ne connaissant pas la langue suédoise je n'arrivais pas à déchiffrer ce qui était écrit sur les différentes affiches, une chose toutefois était clair, le truc coûtait 2 Souvenirs pèle-mêle suite

    Couronnes 50. J'avais choisi une assiette avec des canapés, qui ne suffiraient sûrement pas à calmer ma faim, mais mon porte-monnaie ne permettait pas une dépense plus élevée pour ce jour là. Pour le même
    montant j'aurais obtenu en Russie trois bons repas. Plus tard j'ai appris que pour ce montant j'aurais pu manger tant que je voulais, je me suis rattrapé depuis.

    J'ai été à la Légation Allemande pour obtenir un visa de traversée et ensuite au Consulat Suisse. Le Consul n'était pas Suisse mais c'était ce qu'on appelait un "Consul honoraire", un suédois qui liquidait les affaires du Consulat pour la Suisse.

    Et encore, le voyage continuait en direction du sud, de Malmö afin de pouvoir ensuite aller de  Trelleborg à Sassnitz. La traversée s'effectuait avec un "bateau–trajekt" qui transportait deux trains avec des marchandises. Je me trouvais déjà sur le bateau quand un homme m'a remis un paquet de journaux dans différentes langues, suédois, finlandais, russe, et autres en me priant de bien vouloir les remettre au contrôle douanier à Sassniz.

    Souvenirs pèle-mêle suiteJ'ai fait un tour dans la partie inférieure du bateau où il y avait des wagons de marchandises. Les portes des wagons étaient entrr-ouvertes et je voyais que le chargement consistait en porcs morts qui portaient le tampon d'un abattoir Russe, ils faisaient le voyage pour les Allemagnes. À part moi, se trouvait dans le même local une dame plantureuse, non pas pour visiter le bateau, mais elle se disait certainement que dans ce lieu discret elle pouvait cacher sur son corps des choses qu'elle voulait passer en contrebande.  Elle venait probablement de terminer son camouflage quand je suis entré en scène. Je remarquais qu'elle était très excitée, elle s'est adressée à moi en langue allemande et sautait du coq à l'âne dans sa discussion. Soudainement elle me demandait si ils faisaient des visites corporelles à  la douane de Sassnitz, comme je ne pouvais pas le savoir et je lui faisais remarquer que vu que l'Allemagne était en guerre les choses se passaient autrement qu'en temps de paix. Sur quoi elle disait, "oh ! mon dieu, que dois-je faire ? En Allemagne nous manquons de savon, aussi j'ai camoufflé du savon sur mon corps et elle disparut dans les régions supérieures du bateau. Peu avant d'arriver à  Sassnitz et je ne la reconnaissais à peine, la plantureuse dame était devenue une personne svelte, ah, oui, le savon…

    Arrivé à Sassnitz l'on ne m'a pas laissé aller à terre, les douaniers Allemands avaient découvert que le visa dans mon passeport n'était plus valable ! Ils me signifiaient que je devais retourner et qu'en sus j'étais Russe, vu que j'étais né en Russie. Il ne me restait plus qu'à acheter un billet de retour pour Trelleborg.Souvenirs pèle-mêle suite

    Subitement j'ai constate qu'on me filait, deux homme, un maigre et un autre, plus corpulent, se trouvaient toujours près de moi. Je me demandais ce que je devais faire, retourner à Stockholm me semblait trop cher, éventuellement je pourrais trouver à Malmö un représentant de la Suisse ou de l'Allemagne. Comme cela n'était pas le cas je me suis décidé d'aller à Kopenhagen, ce qui était nettement moins cher que le voyage à Stockholm.

    Dans le port de Trelleborg je suis monté sur un petit bateau à vapeur en direction de Kopenhague. La mer était assez démontée et avait une drôle de couleur gris-vert. Les voyageurs étaient priés de se tenir près d'une bouée de sauvetage, il n'était pas impossible qu'on rencontre une mine qui flottait sur l'eau. Je cherchais une caisse pour acheter mon billet, quand j'entendais qu'on me parlait en allemand. C'était un des deux hommes qui semblaient me filer. Il me dit : "vous semblez être étranger d'après votre accent" sur quoi je lui répondais que j'étais Suisse et que je venais de Russie. Les deux hommes m'invitaient alors à boire un verre de vin, ce que j’acceptais. Nous nous installions à une table ronde en première classe. Ils s'intéressaient à tout et me demandaient si je pouvais les renseigner, je ne le pouvais pas, car la politique et le militarisme étaient des sujets que je ne connaissais pas du tout.

    Arrivé à terre, j'ai pensé que j'avais complètement oublié de payer ma traversée.

    La première chose que je voyais dans le port Souvenirs pèle-mêle suitec'était un rassemblement de gens qui
    regardaient deux hommes se battre. J'avais
    faim, aussi je me rendais dans un petit bistro où j'ai mangé quatre œufs avec une tranche de pain, ce n'était pas cher et ils acceptaient l'argent suédois.

    Je me suis renseigné et j'ai appris qu'à Copenhague il n'y avait pas de Légation Suisse, mais seulement un Consul qui habitait loin, au bord de la ville. J'étais en route pour chercher un taxi quand j'ai remarqué que les deux types qui me suivaient étaient toujours là, à environs 50 mètres.

    Quand j'ai trouvé un taxi, celui-ci m'a amené au Consulat Suisse. L'heure étant déjà bien avancée je craignais fort de ne pas trouver le consul. Il s'agissait de son appartement privé, le portier me dit que je ne pouvais pas parler au consul, je lui ai répondu que j'étais Suisse et que je devais parler au consul de toute urgence, sans succès. Soudain une porte s'est ouvert et on homme qui était en train d'enfiler son pardessus arrivait en demandant de manière brusque, que se passe-t-il ici, que veut cet homme ? Sur quoi j'ai présenté mes demandes, l'homme regardais sa montre et dit "je ne peux pas vous aider, je pars pour  Stockholm" et refermait la porte. J'étais de nouveau seul avec le portier dans l'entrée, celui-ci ouvrit la porte en faisant une courbette, sans dire une mot et je quittais le temple. Mes finances ne me permettaient pas de prendre un taxi pour le retour, aussi je le faisais à pied, après une marche de trois quart d'heures j'arrivais au port.

    Je suis à nouveau arrivé à Stockholm un samedi matin vers les 11 heures. La première chose que j'y ai fait, c'est d'aller au Consulat Suisse. Le consul était indigné d'apprendre que l'on me considérait comme Russe et que de  ce fait m'interdisait la traversée de l'Allemagne. Il m'a demandé si j'avais déjà un hôtel, que je devais attendre lundi, qu'aujourd'hui on ne pouvait atteindre personne à la légation allemande. Je lui ai répondu que je n'avais pas encore d'hôtel, que j'étais venu directement depuis la gare.

    Alors il m'a remis une carte avec l'adresse d'une pension privée et il m'a dit de me référer à lui, que cela devait jouer. Le lundi je me suis rendu au consulat et j'était témoin du coup de téléphone du consul à la légation allemande. Il exigeait une explication immédiate pour quelle raison l'entrée, respectivement la traversée de l'Allemagne a été interdite à un citoyen Suisse. Après ce téléphone, le consul m'a prié de me rendre à la légation Allemande, que l'affaire devait être en ordre. À la Légation allemande on c'est excuse de ce "malentendu" – comme ils appelaient cette affaire – et on ajoutait un nouveau visa dans mon passeport.

    Quand j'ai voulu payer ma facture de pension on m'a dit que c'est le Consulat qui réglerait la facture selon les ordres du consul. Cela m'arrangeait évidement, ma liquidité fondait à vue d'œil a cause de cette aventure. J'ai trouvé cette manière de me venir en aide de la part du consul pleine de tact. C'était un homme plein de psychologie et de connaissance des hommes, il a immédiatement vu qu'il s'agissait-là d'un Suisse qui ne vivait pas sur des roses et auquel il fallait venir en aide.

     

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 12 Février 2016 à 11:40

    Bonjour nous venons vous souhaiter te  excellenter  fin de semaine bien agréable week-end nous bises julie 

    2
    Vendredi 12 Février 2016 à 17:28
    nays&

    bonsoir Erwin

    incroyable vie qu'il a eue  que d'aventures et si bien racontées..bien bien de la part du consul  bravo !

    passe un bon WE

    bisous **

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    3
    Vendredi 12 Février 2016 à 22:30

    Que de difficultés! De quoi avoir ... mal à l'estomac. Je ne me rends pas compte de l'âge de ton Père, mais il devait être jeune et super courageux pour ne jamais se plaindre dans son récit. Et l'illustration qui continue à être surprenante mais, quand-même, en correspondance !!! Bravo.

    En attendant le plaisir de voir comment la situation va se normaliser, gros message d'amitié, cher Erwin.

     

     

     

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