• Souvenirs pèle-mêle -9-

    Samedi le 23 Janvier 2016

     

    10 heures sur mon balcon il fait 18°

     

    Souvenirs pèle-mêle  -9- 

    et voici un coup d'œil par ma fenêtre

     

     

     

    Souvenirs pèle-mêle  -9-

     

    Quatre semaines s'étaient écoulés depuis mon arrestation et toujours pas d'interrogatoire de la part des autorités, je commençais à me résigner à mon sort. Nous pimentions nos discussions de séquences d'humour macabre, ce qui valait mieux que de se laisser aller et de se poser continuellement des questions sur notre avenir. Nous nous familiarisions avec l'idée que nous allions être bannis en Sibérie, dans ce cas nous serions devenus fermiers. De penser qu'on pouvait être condamnés par un tribunal militaire a être passés par les armes ne nous épouvantait même plus. Nous en sommes convenus que ces méthodes étaient tout de même plus humaines que ceux du moyen-âge.

    En prévision des fêtes de Pâques nous avions commandé quelques friandises à l'hôtel. Nous avions garni la bouteille de limonade avec du papier aluminium récupéré sur les plaques de chocolat. Le jour de Pâques l'aide-gardien avait remarqué notre table décorée. Nous pensions lui faire plaisir en l'invitant à dîner, mais il refusait sous prétexte qu'il n'avait pas le temps.

    Nous n'avions aucune idée de ce qu'il en était du front de guerre. Un beau jour nous pouvions observer par notre petite fenêtre, qu'il y avait continuellement des avions qui se dirigeaient du côté du front, ce qui nous faisait supposer que la bataille avait repris. Nous avons même assisté quand un avion allemand avait été abattu, il glissait vers le sol, comme un oiseau blessé.Souvenirs pèle-mêle  -9-

    Un jour, M. était en train de se rouler des cigarettes, quand j'ai vu que le garde sur le mûr d'en face le visait, sans dire un mot je l'ai tiré parterre, ce qui lui a certainement sauvé la vie. M. était de grande stature et oubliait parfois qu'il ne devait pas se mettre dans la ligne de mire du gardien. M. m'avait remercié tout en ajoutant, peut-être ce ne serait pas si mal que ça, d'être surpris par la mort quand on ne s'y attend pas.

    On pouvait chercher de la lecture une fois par semaine à la bibliothèque de la prison, nous renoncions toutefois à lire ces livres sales et poisseux, d'un contenu insignifiant. Il y avait même une église de prison avec culte le dimanche matin, nous y allions uniquement par curiosité et pour passer le temps. A cette occasion j'ai demandé à M. s'il savait quelle chant d'église ne devait jamais être chanté dans une église. Il ne le savait pas, il ne devait pas être très familiarisé avec les chants d'église, sans quoi uil aurait dû savoir qu'il s'agissait du chant "C'est Toi oh mon Dieu qui m'a amené jusqu'ici dans Ta grande bonté" !

    Un jour nous avons constaté que les trains militaires se dirigeaient du front en direction de l'intérieur du pays, c'est donc la retraite ! Cela n'a pas duré longtemps pour que nous recevions l'ordre de nous préparer pour le départ. Nous n'avions pas beaucoup à préparer, sauf un coussin et une couverture pour chacun, choses que nous avions acheté auprès de la direction de la prison pour pouvoir dormir un peu mieux. Les services du dîner se trouvaient encore sur la table, nous les y laissions. Mon collègue M. possédait une boîte de salade de fruits, il les a pris avec-lui. Il régnait un tumulte sans pareille dans la prison, on entendait des portes qui s'ouvraient et se refermaient, des noms furent criés, il y avait aussi les nôtres. Cellule après cellule les  occupants sortaient et devaient défiler devant une table sur laquelle il y avait un amas de bracelet en fer, chacun de nous était décoré d'un de ces outils avant d'être amené dans la cour de la prison. Quand c'était notre tour nous constations que nous ne recevions pas de bracelets, cela me surprenait quelque peu. Plus tard on m'a mis au courant que des prisonniers provisoires politiques qui avaient une formation académique étaient dispensés de cette corvée, je ne sais pas si cela correspondait à la vérité ou pas.

    Dans la grande cour de la prison il n'y avait pas seulement les prisonniers de notre prison, mais ceux d'autres villes. Il régnait un bruit épouvantable, ce bruit provenait des chaînes avec lesquelles les mains et pieds des prisonniers étaient attachés, ainsi que des cris de commandement des gardiens et des cris d'un nouvel appel de contrôle des noms. 

    Au bout d'un heure nous étions prêts au départ. La colonne était composée de cinq rangs, je marchais à côté d'M. Avant de partir on a lu, à l'intention des soldats du convoi qui avaient pris position à gauche et droite de la colonne des prisonniers, les ordres suivants : ils devaient abattre avec leur sabre chaque prisonnier qui se baissait ou qui s'arrêtait. A l'intention des prisonniers il a été rappelé qu'ils n'avaient pas le droit de parler entre-deux, naturellement avec une nouvelle menace d'être abattu s'ils contrevenaient à ces ordres. Si ces gens avaient su combien on s'en fichait de ses ordres et menaces, (on était bien trop abrutis) ils auraient éventuellement proclamé d'autres punitions.  Sur la route en direction de la gare, M. a vu son vieux père sur le trottoir, il n'osait pas se faire reconnaître. Le front n'était pas bien loin, on entendait le tonnerre des canons, on voyait passer des transports de blessés, entre des draps blancs on voyait des corps humains et des taches rouges, on voyait beaucoup de choses mais aucune justice.

    Arrivés à la gare les prisonniers étaient formés en une longue chaîne et contrôlés une nouvelle fois, si jamais il en manquait un… Le train était composé d'environs 80 wagons marchandise, chaque wagon devait contenir 30 personnes, plus 4 soldats. Dans notre wagon nous étions 32 prisonniers enchaînés et 6 personnes en civil, le collègue M, ma petite personne, un juge de paix, un curé, 1 propriétaire de brasserie et un commerçant ainsi que des accompagnants composés de 4 soldats armés.

    L'état prenait vraiment soin de ses chers enfants, il leur fournissait une garde armée qui veillait à leur sécurité… nous pouvions donc dormir tranquillement.

    En cours de route nous avons constaté que chaque prisonnier avait reçu au départ quelques pains ainsi qu'une gamelle avec des services, avantage qui ne nous était pas acquis, du fait que nous achetions notre nourriture à l'hôtel nous ne figurions pas sur la liste du chef de cuisine de la prison. Notre dernier repas était le dîner à la prison, depuis plus rien. Il ne fallait pas songer à dormir, le wagon était trop petit pour permettre à tous de s'étendre parterre. Une grande partie était donc obligé de se tenir assis, cela nous rappelait encore plus vivement notre faim que si nous avons pu dormir. Le voyage de M. à Moscou avait duré 6 jours. Notre long convoi avait dû s'arrêter plusieurs fois par jour, en pleine campagne, sur une voie d'évitement, pour permettre à des trains militaires de passer.

    Dans les gares où il y avait une cuisine militaire, les prisonniers pouvaient recevoir une soupe chaude à la viande, nous par contre pas, nous n'avions pas de gamelle. Uniquement la boite de conserve, qui contenait la salade de fruits, pouvait nous servir de récipient. Aussi nous nous décidions de partager entre nous le contenu. Pendant ces six jours, nous avions pour toute nourriture la boîte de salade de fruits, ainsi qu'un demi litre de potage (à partager entre nous deux). Les trois premiers jours de cette cure d'amaigrissement par la faim furent les plus pénibles, ensuite nous nous y sommes habitués, nous fumions un peu plus, pour oublier la faim. Par chance nous avions pu acheter, avant de partir 250 cigarettes.

    Plus nous nous approchions de Moscou, plus le soleil tapait durement sur le toit en tôle de notre wagon, la chaleur devenait insupportable, mais il fallait la supporter, on s'habituait à ça aussi. Les lucarnes du wagon de marchandise avaient beau être ouvertes en permanence, cela ne contribuait en rien à rendre la température plus supportable.

    60 à 70 km avant Moscou le train s'est arrêté brusquement et on entendait des coups de fusils et des cris, un officier courrait le long du train en ordonnant de fermer les lucarnes d'aération. Quand le train s'est remis en route nos gardiens nous ont dit que quatre prisonniers avaient sauté par la lucarne d'un wagon quand le train roulait. A la fin du train il y avait un wagon à ridelles, sur lequel des prisonniers de guerre autrichiens servaient de gardes, c'est eux qui avaient tiré sur les fuyards. Ils n'en avaient touché aucun, ou n'avaient pas voulu les toucher.

    Notre voyage était insupportable jusqu'à maintenant, depuis que les lucarnes étaient fermées il l'était devenu encore plus, elles avaient quand-même laissé entrer un peu d'air. 

    Enfin nous étions arrivés au but, le train était arrêté à la gare aux marchandises de Moscou.  La place de la gare était sous surveillance militaire, tous les occupants des wagons devaient s'aligner sur la place, à côté du train pour un nouveau contrôle d'identité. Ils voulaient constater combien de prisonniers manquaient, puisqu'il y en a qui avaient sauté du train.  Après deux pénibles heures d'attente, et après lecture des ordres de comportement, la longue file grise s'est mise en route. Aux courbes de la route je pouvais constater qu'il y avait beaucoup de femmes parmi les prisonniers, certainement soupçonnées d'espionnage. Un des prisonniers qui marchait devant nous avait perdu en cours de route une des ses chaussures, il n'osait pas se baisser pour la ramasser, il était obligé de continuer pied nu sur les pavés brûlants. Notre but était la grande prison centrale de Moscou, ou il y avait place pour des milliers de prisonniers. C'est depuis cette prison centrale que partaient les déportations pour la Sibérie. Sur le terrain de cette prison il y avait même une grande église réservée aux prisonniers. Dans le grande halle de réception j'ai perdu de vue le collègue M. je ne l'ai jamais revu, nous avions pourtant échangé nos adresses, a t-il été banni ou même fusillé, je ne connais pas son destin.

    Dans la grande halle de la prison tous les prisonniers étaient contrôlés, même leurs cigarettes étaient cassées pour contrôler s'ils ne contenaient pas quelque chose d'interdit. Par chance je voyais passer l'aide gardien que je connaissais et je lui demandais d'intervenir pour qu'on ne casse pas mes cigarettes, ce qu'il avait effectivement obtenu.

    On m'a mis, avec deux frères, les barons R. dans une cellule prévue pour deux , pour le troisième occupant il y avait une paillasse. Même en prison ces barons au sang bleu estimaient qu'il fallait observer une politique de classes… l'un demandait à l'autre : "Harald de quel côté préfères-tu dormir, en indiquant les deux lits. J'ai fait remarquer à ces Messieurs les barons, qu'ici il n'existait plus de différence de classes, et qu'il était plus équitable que chacun d'entre nous utilise la paillasse à tour de rôle afin que chacun puisse apprendre à connaître les avantages de la paillasse. 

     

    Souvenirs pèle-mêle  -9-

     

     

     

    Samstag, den 23. Januar 2016

     

    10 Uhr auf meinem Balkon hat es 18°

    Souvenirs pèle-mêle  -9-

    und hier ein Blick aus meinem Fenster

     

     

    Souvenirs pèle-mêle  -9-

    Gemischte Erinnerungen  -9- 

     

    Vier Wochen waren schon vergangen seit meiner Verhaftung und ich bin immer noch nicht vorgenommen worden, ich beginne mich in mein Schicksal zu resignieren. Wir würzten unsere Gespräche mit makabren Witzen, was immer noch besser war als ständig über unsere Zukunft zu studieren. Wir gaben uns damit ab, dass wir nach Sibirien verbannt werden und dort Farmer würden. Zu denken, dass wir von einem Militärgericht verurteilt und hingerichtet würden entsetze uns nicht einmal mehr. Wir sind übereingekommen, dass diese Methoden immer noch humaner waren als diejenigen vom Mittelalter.

    Für Ostern hatten wir im Hotel einige Gute Sachen bestellt. Wir hatten die Limonadenflasche mit Silberpapier das wir von Schokoladetabletten her hatten. Am Ostersonntag hatte der Wärter unsern dekorierten Tisch beachtet. Wir wollten ihm eine Freude machen und hatten ihn zum Essen eingeladen, aber er sagte dass er keine Zeit habe…

    Wir hatten keine Idee wie es an der Kriegsfront aussah. Eines Tages sahen wir durch unser kleinem Fenster, dass immer wieder Flugzeuge in Richtung der Front flogen, was wahrscheinlich bedeutete, dass die Kämpfe wieder zugenommen hatten. Wir konnten sogar beobachten wie ein Flugzeug getroffen und langsam, wie ein verletzter Vogel zu Boden geleitete. Souvenirs pèle-mêle  -9-

    Eines Tages rollte sich "M" eine Zigarette beim Fenster und ich sah dass der Wächter auf der Mauer auf ihn zielte. Ohne ein Wort zu sagen, habe ich ihn zu Boden gerissen, was ihm sicher das Leben gerettet hatte. "M" war von grosser Statur und vergass hin und wieder, dass er sich nicht vors Fenster stellen durfte. "M" hatte sich bedankt, fügte aber bei, dass es vielleicht nicht schlechter währe, vom Tod überrascht zu werden, wenn man gar nicht daran dachte.

    Einmal in der Woche konnte man Lektüre in der Gefängnisbibliothek holen. Wir verzichteten aber diese schmutzigen Bücher, von unbedeutendem Inhalt zu lesen. Es gab sogar eine Gefängniskirche mit Kultus am Sonntagmorgen, wir gingen auch hin, einzig aus Kuriosität und zum Zeitvertreib. In diesem Zusammenhang frug ich "M" welches Lied wir in einer Kirche nicht singen sollten. Er wusste nicht, auch erklärte ich ihm, dass es sich um folgendes handelt: Du, oh mein Gott hast mich, in Deiner grossen Liebe bis hierher geführt!"

    Eines Tages stellten wir fest, dass alle Züge in Richtung Landesinnere fuhren, es ist also Rückzug ! Es dauerte nicht lange bis auch wir den Rückzug begannen. Wir hatten nicht viel vorzubereiten, ein Kissen, eine Wolldecke für jeden, Sachen die wir bei der Gefängnisdirektion gekauft hatten um ein wenig besser schlafen zu können. Das Besteck befand sich noch auf dem Tisch, wir liessen es dort liegen. "M" besass eine Büchse Fruchtsalat die er natürlich mitnahm. Es herrschte ein riesen Tumult, man hörte Türen öffnen und zuknallen, Namen wurden aufgerufen. Auch unserer. Aus einer Zelle nach der anderen mussten die Inhaftierten rauskommen und vor einem mit eisernen Armbänder beladenen Tischen vorbei ziehen und je ein solches beziehen und dann in den Hof gehen. Als wir daran kamen erfuhren wir mit Erstaunen dass wir keines bekamen. Später hatte man mir erklärt, dass politische, provisorische Häftlinge welche akademisch geschult waren nicht angekettet werden durften, ich weiss nicht ob dies der Wahrheit entspricht.

    Im grossen Hof des Gefängnisses waren nicht nur wir, sondern auch Gefangeneaus anderen Landesgegenden. Es herrschte ein entsetzlicher Lärm, dieser Lärm stammte von den Ketten an denen de Gefangenen angeschnallt waren, aber auch von den ununterbrochenen Abrufen der Namen zwecks irgend einer Kontrolle.  

    Nach einer Stund waren wir bereit zum Abzug. Die Abzugskolone bestand aus fünf Rängen, ich marschierte neben "M". Vor dem Abgang wurde den bewachenden Soldaten die rechts und links der Kolone aufgestellt waren, folgende Order vorgelesen: Sie müssen mit ihrem Säbel jeden Gefangenen der sich duckte oder der anhielt niederschlagen. Den Gefangenen wurde wiederholt, dass sie untereinandr nicht sprechen durften, natürlich mir erneuter Drohung niedergemetzelt zu werden. Wenn diese Leute gewusst hätten wie uns diese Order und Drohunge egal wahren, (wir waren dazu viel zu amorph) hätten sie eventuell andere Strafen vorgesehen… Auf dem Weg zum Bahnhof sah "M* seinen alten Vater auf dem Trottoir, er traute sich nicht ihm ein Zeichen zu geben. Die Front musste nicht sehr weit entfernt sein, man hörte das Donnern der Kanonen, man sah Verletztentransporte, zwischen den weissen Tüchern mit roten Flecken. Man sah vieles, nur keine Gerechtigkeit.

    Am Bahnhof angelangt mussten die Gefangenen eine ange Kette bilden damit ein neues Mal kontrolliert werden konnte ob niemand fehlt… Der Zug bestand aus ca. 80 Güterwagen à je 30 Personen plus 4 Soldaten. In unserem Wagen waren wir 32 angekettete Gefangene und 6 Zivilpersonen: "M" und meine Wenigkeit, ein Richter, ein Pfarrer, ein Brauereibesitzer, ein Geschäftsmann und die 4 bewaffneten Soldaten.

    Der Staat hegte seine Kinder wirklich gut, er gab ihnen sogar bewaffnete Leibwächter die sich um ihre Sicherheit kümmerten, wir konnten auf beiden Ohren schlafen.

    Unterwegs stellten wir fest, dass jeder Gefangene vor der Abfahrt einige Brote und eine Gamelle mit Besteck. Da "M" und ich unser Essen aus dem Hotel bezogen, figurierten wir nicht auf der Liste der Gefängnisküche. Unser letztes Essen war im Gefängnis, seither nichts mehr. Schlafen konnte man auch nicht, der Wagen war zu klein dass alle liegen konnten. Ein Grossteil war also gezwungen zu stehen oder zu sitzen, dadurch mussten wiur noch mehr an unseren Hunger denken. Die Reise von M. bis Moskau dauerte 6 Tage. Unser langer Zug musste jeden Tag mehrmals anhalten um Militärzüge vorbei gehen zu lassen.

    In den Bahnhöfen wo eine Militärküche installiert waren, konnten die Gefangenen eine warme Suppe mit Fleisch fassen, aber nur wenn man deine Gamelle hatte. Somit entschlossen wir uns den Fruchtsalat zu essen, damit wir dann die Fruchtsalatbüchse zum fassen der Suppe benützen konnten. Während diesen sechs Tagen hatten wir somit mur einen halben Liter Suppe pro Tag den wir unter uns zwei teilen mussten. Während den drei ersten Tagen war diese - durch Hunger aufgezwungene - Abmagerungskur am mühsamsten, dann gewöhnte man sich daran, wir rauchten etwas mehr um den Hunger zu vergessen. Zun Glück hatten wir vor der Abfahrt 250 Zigaretten kaufen können.

    Um so mehr wir uns Moskau näherten, um so härter schlug die Sonne auf das Blechdach unseres Wagens. Man musste es ertragen, die Hitze wurde fast unerträglich aber auch an das gewöhnte man sich. Obschon die Luken ständig offen waren konnte die Temperatur nicht erträglicher werden.

    Souvenirs pèle-mêle  -9-60 à 70 Km vor Moskau stoppte der Zug plötzlich, man hörte Schüsse und Schreie, ein Offizier sprang dem Zug entlang und befahl die Lüftungsluken zu schliessen. Als der Zug wieder weiterfuhr, tagten unser Wachen, dass 4 Gefangene aus dem fahrenden Zug, aus einer Luke gesprungen seien. Am Ende des Zuges war ein offener Wagen auf dem österreichische Gefangene als Wache fungierten, diese hatten auf die fliehenden geschossen. Sie hatten aber niemand getroffen oder nicht treffen wollen

    Unsere Reise war bisher unerträglich, ist es aber noch mehr geworden seit die Luken geschlossen waren, als sie offen waren gaben sie doch ein wenig Luft.  

    Endlich sind wir am Ziel angelangt, der Zug hat am Güterbahnhof von Moskau angehalten. Der Bahnhofplatz war unter militärischer Kontrolle, alle Gefangenen mussten aaussteigen und sich neben dem Zug aufstellen zwecks einer neuen Identitätskontrolle. Sie wollten feststellen wieviel Gefangene fehlten da ja welche aus dem Zug gesprungen waren. Nach zwei unangenehmen Stunden mit erneuter Deklamation der Verhaltungsorder, setzte sich die lange Kolonne in Bewegung. In den Kurven konnte ich feststelen, dass sich auch viele Frauen unter den Gefangenen befanden, Souvenirs pèle-mêle  -9-wahrscheinlich unter Spionageverdacht, Einer der Gefangenen die vor uns marschierte, hatte unterwegs einen Schuh verloren, er wagte es aber nicht sich zu bücken, er war gezwungen Barfuss auf den heissen Pflastersteinen weiterzugehen. Unser Ziel war das grosse Zentralgefängnis von Moskau wo Platz für tausende von Gefangene war. Von diesem Gefängnis aus gingen die Abtransporte nach Sibirien. Auf dem Boden dieses Gefängnisses gab es sogar eine grosse, für die Gefangenen reservierte Kitrche. Im grossen Empfangssaal habe ich "M" aus den Augen verloren. Ich habe ihn nie wiedergesehen, obschon wir unsere Adressen ausgetauscht hatten. Ist er verbannt worden oder sogar erschossen, ich kenne sein Los nicht.

    In dieser grossen Halle wurden alle Gefangenen kontrolliert, sogar ihre Zigaretten wurden zerbrochen um zu schauen ob sich nichts verbotenes drinnen befand. Zum Glück sah ich einen Wächter der mich kannte, er konnte es erreichen, dass meine Zigaretten nicht kaput gemacht wurden.

    Man steckte mich in eine Zweierzelle, mit zwei Brü
    dern, die Barone "R", für den dritten gab es eine Strohmatte. Sogar im Gefängnis glaubten diese blaublutigen Barone sie müssen ihre Klassenpolitik beibehalten. Der einte sagte zum anderen, indem er auf die beiden Bette wies: "Harald, auf welcher Seite willst Du schlafen" ? Ich machte diesen beiden Barone klar dass es hier keine Klassendifferenz mehr gibt und dass es gerechter sei wenn jeder von uns drei, einer nach dem anderen sich von den Vorzügen der Strohmatratze überzeugen könne

     

    Souvenirs pèle-mêle  -9-

     

    Gruss aus Russland

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 23 Janvier 2016 à 20:41

    Je crois que j'ai loupé des épisodes ! Dommage pour moi !

    Bises 

    Josiane.

      • Dimanche 24 Janvier 2016 à 17:31

        Bonsoir duchesse-tifen, 

        oui bravo au véto, mais aussi bravo au chien de comprendre et de supporter.

        Si tu as loupé des épisodes ce n'est pas bien grave, tu peux remonter dans mon blog plus de trois ans...

        Bisous

        Erwin 

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    2
    Dimanche 24 Janvier 2016 à 10:31
    nays&

    hello Erwin

    eh ben il fait bien chaud chez toi 18° !

    faudrait en faire un livre je trouve de la narration

    passe une bonne journée

    bises *

    3
    Dimanche 24 Janvier 2016 à 17:03

    C'est vraiment extraordinaire! Je pense également, que c'est un témoignage digne d'être relié et lu dans son authenticité - y compris avec les étonnantes mises en scènes des images.  Est-ce qu'il y a des dates?

    J'ai aussi, retrouvé ton dernier fascicule. Je l'avais glissé avec des papiers particuliers et, ce n'est qu'aujourd'hui seulement, que j'ai découvert toute sa richesse (c'est le mot)!  Merci donc de continuer ...

    Au plaisir!

     

      • Dimanche 24 Janvier 2016 à 17:38

        Bonsoir Miette, des dates pour les images ?  En ce qui concerne celles que j'ai glané dans le Net, j'ai cherché à ce que cela corresponde à peu près à l'époque du récit, c'est à dire debut 1900 - 1915.

        Amitiés

        Erwin 

         

         

    4
    Mardi 26 Janvier 2016 à 06:32

    Bonne journée Erwin.

    Ton récit continue d'être extrêmement intéressant. J'aime beaucoup ton style et la richesse des détails.

    PS. : j'ai bien reçu ton courriel avec ton adresse ...@laposte.net.

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