• Souvenirs pèle-mêle - 5 -

    Mercredi

    16 Décembre 2015  

    10 heures sur mon balcon il fait 8°

     

    Souvenirs pèle-mêle  - 4 -  

    et voici le coup d'oeil par ma fenêtre

     

     

    Je continue avec les souvenirs de mon papa :

     

    Souvenirs pèle-mêle  - 5 - 

    Quelques jours plus tard, contre le soir, quelques officiers Russes arrivèrent au domaine et demandaient à parler à l'administrateur du domaine, comme ce dernier avait quitté la domaine depuis plusieurs jours déjà, avec tout le bétail et presque tous les chevaux, je demandais aux officier quel étaient leurs désirs. Ils exigeaient l'hébergement pour 3000 hommes d'infanterie. Quand je leur ai montré les lieux, les premières troupes arrivaient déjà, à pieds, et installèrent immédiatement la cuisine de campagne dans la cour du domaine pour y faire le repas pour les hommes affamés.Souvenirs pèle-mêle  - 4 -

    Entre temps d'autre officiers étaient arrivés, ils choisirent le château pour s'y loger, eux et une partie de leurs hommes. Mon appartement avait immédiatement été choisi pour servir de bureaux et j'ai été obligé de me loger au château, où je réintégrais mon ancienne chambre. J'étais contraint de voir comment les soldats, morts de fatigue, envahissaient les nombreuses chambres d'amis des étages supérieures du château.

    En peu de temps toutes les chambres du château et leur mobilier était anéanti. Sur les meubles polis on pouvait voir des gamelles avec leur contenu brûlant, plus loin, un soldat utilisait une magnifique chaise comme aide pour enlever ses bottes. Des draps étaient déchirés pour en faire des bandages pour les pieds, tout comme les rideaux. On pouvait voir des soldats fatigués, dans leurs uniformes poussiéreuses et leurs bottes sales, étendus sur les lits au bois polis, les tapisseries coûteuses étaient abimés par les fusils qui y étaient adossés etc., etc.

    Le lendemain de l'arrivée des troupes, l'adjudant du général commandant me faisait des reproches qu'il y avait de l'alcool dans les caves du château, car les soldats d'une compagnie était complètement saoul ce matin, que je devais immédiatement faire le nécessaire pour que cet alcool disparaisse. Je lui ai répondu que cela n'était pas possible, que je n'avais ni du personnel ni des véhicules pour ce faire et je lui conseillais de mettre une garde devant la cave. Après-coup on avait appris que c'est le brave gardien lui-même qui avait dit aux soldats qu'à la cave il y avait beaucoup d'alcools et de liqueurs.

    Les soldats assoiffés étaient suffisamment inventifs pour trouver des moyens de s'approcher de ces gouttes tant désirées, malgré les fortes grilles en fer qui se trouvaient devant la fenêtre. Ils déformèrent une pelle de manière à ce qu'elle permette de chercher les bouteilles qui se trouvaient à droite et gauche de la fenêtre grillagée. Un tas considérable de débris de bouteilles témoignait que cette opération ne réussissait pas à 100%.

    Quand le soir j'ai fait le tour du château j'ai trouvé devant chaque fenêtre de cave un soldat de garde avec baïonnette au fusil. Mais le lendemain j'ai constaté qu'on avait "péché" encore plus de bouteilles que la veille, on avait péché sous bonne garde !

    L'adjudant sortait de ses gonds, il m'a apostrophé à qui mieux-mieux ! Alors j'ai eu l'idée de barricader toutes les fenêtres des caves depuis l'intérieur avec de fortes planches. Un menuisier de plus de 75 ans a effectué le travail, le résultat était brillant, plus une bouteille ne disparaissait.

    Lors d'un repas au château le général m'a fait cette remarque : Vous êtes étranger, vous parlez le russe avec un fort accent, sur quoi je lui ai dit que j'étais Suisse. Tiens, tiens, me disait alors le général de divisions, vous êtes Suisse,  mais ça n'existe pas, des Suisses proprement dit, de quel canton êtes vous ? J'ai répondu "Je suis bernois". Tiens, tiens, mais ça ne veut rien dire, de quel partie du canton êtes vous ? Sur quoi je lui ai dit de L. et lui de me répondre : vous êtes donc un Allemand, car, voyez-vous, je connais très bien la Suisse, dans le temps j'allais chaque année en Suisse, en Suisse il y a des Allemands, des Français, des Italiens et des Romanches. Beaucoup plus tard, quand j'ai été en Suisse j'ai constaté que cet homme n'avait pas tout à fait tort quand il disait qu'il n'existait pas de Suisses, selon les tendances politiques de l'époque, il avait tout simplement gommé les Suisses.

    Vu que les troupes avaient établi des tranchées tout autour du château et de ses dépendances, j'ai demandé à l'adjudant si je pouvais quand-même vaquer à mon travail, que je ne pouvais pas aller dans la forêt sans traverser ces fortifications. A quoi il m'avait répondu que je pouvais y aller sans autre, qu'il leur avait fait construire ces tranchées uniquement pour qu'ils ne restent pas à rien faire et qu'ils aient marre de la guerre !

     

     

     

    Mittwoch

    16. Dezember 2015 

    10 Uhr auf meinem Balkon hat es 8°

    Souvenirs pèle-mêle  - 4 -

    und hier ein Blick aus meinem Fenster

     

    Fortsetzung: 

    Gemischte Erinnerungen   

     

    Nach einigen Tagen um die Abendzeit trafen einige russische Offiziere auf dem Gutsplatze ein und verlangten nach dem Verwalter, da derselbe schon seit einiger Zeit mit sämtlichem Vieh und fast allen Pferden das Gut verlassen hatte frug ich die Offiziere nach ihren Wünschen sie verlangten Unterkunft für ca. 3000 Mann Infanterie, nachdem ich ihnen alle Unterkunftsorte gezeigt hatte traf die erste Infanterietruppe zu Fuss ein. Die Feldküche wurde sofort auf dem Gutshof installiert um den hungrigen Mannschaften die ersehnte Mahlzeit herzurichten.  

    Mittlerweile waren noch weitere Offiziere eingetroffen, welche das Schloss als Unterkunft für sich und einen Teil der Mannschaft auserkoren. Meine Wohnung wurde sofort als Stabsquartier für die Schreiber mit Beschlag belegt so dass ich ins Schloss ziehen musste. Ich belegte mein ehemaliges Zimmer und musste zusehen wie die von Staub strotzenden müden Soldaten sich in die vielen Fremdenzimmer in den oberen Stockwerken des Schlosses bequem machten. Innerhalb kurzer Zeit waren alle Zimmer des Schlosses samt ihrem Inhalt total vernichtet worden. Man sah auf den Hochglanzpolierten Möbeln, Tischen Stühlen etc., Gamellen mit heissem Inhalte stehen, dort benutzte ein Soldat einen herrlichen Stuhl um ihn als Stiefelknecht zu gebrauchen. Leintücher wurden zu Fusslappen zerrissen wie auch die Vorhänge. Man sah müde Soldaten samt ihrer staubigen Uniform und den dreckigen Stiefeln auf den Betten liegen, mit den Stiefeln wurden die polierten Bette verkratzt, die teuren Tapeten waren ebenfalls hin indem Gewehre an die Wände gelehnt wurden usw., usw.   

    Am Tag nach der Einquartierung machte mir der Adjutant des kommandierenden Generales Vorwürfe, dass wir in den Kellern des Schlosses Alkohol hätten, denn die Soldaten einer Kompanie seien am Morgen total besoffen gewesen ich solle schleunigst dafür Sorge tragen, dass der Alkohol verschwinde. Ich erwiderte ihm, dass es mir unmöglich sei solches zu tun da weder Leute noch Fahrzeuge vorhanden seien ich empfahl ihm Wachposten vor die vergitterten Kellerfenster zu stellen. Wie es sich nachträglich herausstellte hatte der brave Nachtwächter den Soldaten verraten, dass im Keller des Schlosses viel Wein, Likör und Schnaps vorhanden sei.

    Souvenirs pèle-mêle  - 4 - Die durstigen Soldaten waren erfinderisch genug um Wege und Mittel zu finden um sich den ersehnten Tropfen trotz Eisengitter anzueignen. Sie gingen wie folgt vor, eine Schaufel wurde so verformt dass sie erlaubte die auf den Gestellen beidseits des Kellerfensters lagernden Flaschen herauszufischen. Dass dieser Angelsport nicht zu 100 % gelang bezeugte ein ansehnlicher Trümmerhaufen im inneren des Kellers unter dem Fenster. Als ich am Abend einen Rundgang um das Schloss machte fand ich vor jedem Kellerfenster Soldaten mit aufgepflanzten Bajonetten. Der Effekt war jedoch der, dass am anderen morgen noch viel mehr geangelt worden war als am Tage zuvor, sie hatten unter Bewachung geangelt.

    Der Adjutant war ganz aus dem Häuschen ich wurde wiederum angepfiffen das es nicht mehr schön war, plötzlich kam mir ein Gedanken die Kellerfenster von innen mittel starken Holzplanken zu verbarrikadieren. Ein alter 75 jähriger Zimmermann besorgte diese mühsame Arbeit und hatte seine Aufgabe prächtig gelöst und es fand kein weiterer Einbruch mehr statt.

    Anlässlich einer Mahlzeit im Schloss bemerkte der General zu mir "sind sie Ausländer, denn sie sprechen die russische Sprache mit einem fremden Accent, worauf ich ihm erwiderte, dass ich Schweizer sei, so, so sagte darauf der Divisionsgeneral ein Schweizer sind sie, es gibt doch gar keine Schweizer, von welchem Kanton stammen sie, worauf ich erwiderte, dass ich Berner sei, so, so das will noch nichts heissen, von welchem Teil des Kantons dass ich denn stamme, worauf ich erwiderte von Lotzwil, und er meinte ja so, dann sind sie ja ein Deutscher, denn schauen sie ich kenne die Schweiz sehr gut ich war früher jedes Jahr in der Schweiz. In der Schweiz gäbe es Deutsche, Franzosen Italiener und Romanen. Erst später als ich in der Schweiz angelangt war musste ich feststellen, dass der Mann gar nicht so im Unrechte war mit seiner Behauptung, es gäbe keine Schweizer er hatte sie halt nach der damaligen politischen Gesinnung eingeschätzt und die Schweizer ausradiert.

    Da die Truppe rings um das Schloss einen Ring von Schützengräben angelegt hatte, frug ich den Adjutanten ob ich meinen Beruf noch ausüben dürfe, denn ich kann ja nicht in den Wald gehen ohne über die Schützengräben zu gehen. Er erwiderte, dass ich ungeniert gehen könne, denn die Schutzmassnahmen seien bloss um die Soldaten nicht auf der faulen Haut liegen zu lassen, denn sonst könnten sie bald kriegsmüde werden.  

     

    Souvenirs pèle-mêle  - 4 -

     

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 16 Décembre 2015 à 11:24

    Bonjour,

    Décidément ce témoignage est très intéressant et se lit comme un roman !

    Bonne journée .

    2
    Jeudi 17 Décembre 2015 à 11:24
    nays&

    Bonour Erwin

    il fait bien trop doux pour la saison

    oui c'est comme un vrai roman..

    passe une bonne journée

    bises*

    3
    Vendredi 18 Décembre 2015 à 04:53

    Incroyable :on "voit" la situation ... dans les différences des classe sociales, finalement, toujours de la douleur! Devant un tel "reportage" moi, je reste en colère contre la stupéfiante stupidité des hommes qui engendrent des guerres.

    Alors, je te dis mon amitié et merci pour ce partage. Miette.

    Ps. pourquoi ai-je tout cette espace vide que je ne sais supprimer?

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    4
    Vendredi 18 Décembre 2015 à 05:00

    ah! c'est bon ... mystère de la technique ou bravo à moi ? !!! Me réjouis de lire à nouveau ...

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