• Vendredi, le 04 mars 2016

    à 10 heures sur mon balcon il fait  3°

    C'est le coup d'oeil par ma fenêtre

     

     

    Bonhomme de neige du Net

     

    C'est encore l'hiver

     

    Je reprends le cours "normal" de mon blog. J'ai encore d'autres écrits de mon père, mais c'est tout autre chose, il y critique la manière de vivre capitaliste de la plupart des pays du monde. Peut-être je les publierais un jour…

    Pour le moment ces quelques coups d'œil par ma fenêtre confirment bien que les pâquerettes ne sont pas encore là. 

     

    Monthey soir d'hiver tiré d'Internet

     

    C'est encore l'hiver

     

     


    7 commentaires
  • Jeudi le 18 février 2016 

    10 heures sur mon balcon il fait 5°

    Récit de mon papa, fin 

    et voici le coup d'œil par ma fenêtre

     

     

     

    Récit de mon papa, fin

    Suite et fin du récit de mon papa –14-

     

    Au contrôle douanier à Schaffhouse j'ai expliqué à l'homme de la police des étrangers que j'étais sans moyens et je lui demandais à qui je pouvais m'adresser pour obtenir un billet de transport pour ma commune d'origine. J'ai dû me rendre avec le policier dans une grande maison grise, où l'on m'avait donné (c'était l'heure du dîner) une gamelle de soupe avec "Spatz". Quand la pause de midi était terminée et que les bureaux étaient à nouveau ouverts j'ai obtenu le billet de train gratuit pour ma commune d'origine, commune que je n'avais encore jamais vue. Il s'agissait d'un billet pour "prisonniers libérés", sans accompagnateur. Cela ne me touchait pas, je ne connaissais pas du tout ces billets de chemins de fer. Mais j'ai entendu une fois quelqu'un dans le wagon dires "qu'a donc pu faire ce jeune homme pour avoir été déjà en prison" ?

    Celui qui avait parlé était surement un maître d'école car il parlait le bon Allemand, il pensait certainement qu'ainsi je ne comprendrai pas ce qu'il disait. Mais c'est exactement le contraire qui était la réalité, je ne comprenais pas un traître mot du dialecte, à la maison nous avions toujours parlé le bon Allemand !

    Mon souper consistait d'un cervelas, c'est tout ce que j'ai pu m'offrir avec ce qui me restait en argent Suisse.

    Quand je suis arrivé à la gare de ma commune d'origine il faisait déjà nuit. Il est difficile de s'orienter dans la nuit, mais cela l'est encore bien plus si on se trouve à un endroit qui nous est complètement inconnu. J'allais en direction des lumières en me disant que ce devait être la localité. Supposant que les gens ne me comprendraient pas, je ne cherchais même pas à poser une question aux gens que je croisais, car une première tentative s'était soldé par un regard bête de celui à qui je m'adressais avant qu'il ne poursuive son chemin.

    Comme on était en printemps je ne craignais pas de dormir d'un someil du juste dans les bras de dame nature.

    Le lendemain j'ai trouvé le village et j'y ai trouvé ma parentèle inconnue. C'étaient des gens sympathiques qui ne semblaient vivre que pour le travail. En un premier temps tout me semblait très bizarre spécialement la vie de famille, quelle grande différence avec l'endroit où j'ai grandi. Là-bas il y avait une vie de famille idéale, amour fraternel, hospitalité, ici une incompréhensible différence. J'ai été témoin comment on n'avait même pas prié un frère venu en visite de partager leur repas, bien qu'on savait parfaitement qu'il n'avait pas encore mangé.  Comme je ne voulais pas être considéré comme la cinquième roue du char, je mettais la main à la pâte partout où je le pouvais, en attendant de recevoir un ordre de marche pour l'Ecole de Recrues, ce qui ne tardait d'ailleurs pas.

    Cela ne faisait même pas quelques mois que j'étais dans ma patrie, que je recevais un commandement de payer pour les impôts militaires arriérés !

    D'où prendre l'argent pour payer cela ? J'était arrivé en Suisse  sans capital et sans ressources. Je me rendis donc auprès du le commandement d'armée afin de protester contre cette exigence, selon moi injuste. Pourquoi cet impôt n'était-il pas prélevé par les organes Suisses en Russie ? Pourquoi gratifiait-on le rapatrié tout de suite avec ce cadeau ? Quelque chose ne devait pas jouer.

    Le commandant de corps me disait de manière laconique, ma fois, si vous n'êtes pas en mesure de payer il vous faut payer le montant en travaillant. Quand je lui ai demandai comment cela se passait, il m'a dit : "en tapant des tapis à la caserne".

    Je me suis souvenu que mon oncle était venu en Suisse pour quelques mois, en 1905, lors de la révolution Russe et qu'à lui aussi on réclamait environs SFR 700 d'impôts militaires et que ce même commandant de corps (qui était son copain d'école) lui avait conseillé de ne s'annoncer à nulle part, qu'il était en visite en Suisse et avait l'intention d'aller un peu partout. En son temps mon oncle avait suivi ce conseil et il s'en était tiré avec quelques bouteilles de vin que les deux amis avaient vidées ensemble.

    Après m'être imaginé comment un tel battage de tapis pouvait se dérouler je dis après une pause : "Monsieur X donnez-moi donc aussi un bon conseil, comme en  son temps à mon oncle F ". "Qui est votre oncle ?" disait-il et il continuait "c'est quand-même pas celui à qui je pense", "mais oui, c'est exactement celui-ci". Sur quoi Monsieur X avait trouvé une solution, pas sans s'être d'abord informé comment allait mon oncle et de ce qu'il faisait, il retournait le commandement de payer et écrivit au dos de celui-ci, de sa propre main : "payable 3 mois après conclusion de la paix". Cela me laissait tout de même un délai de payement.

    Ensuite j'ai dû faire l'école de recrue, j'avais 28 ans et je me trouvais incorporé avec des jeunes de 19 ans. Nous étions en tout quatre Suisses de l'étranger dans cette situation et on nous chicanait sans cesse.Récit de mon papa, fin

    Un exemple, dans leur chambre. les sous-officiers avaient fait une bataille de papiers, quand leur jeu était terminé il fallait remettre la chambre en ordre, c'est naturellement nous autres, les quatre Suisses de l'étranger qui étaient désignés pour le faire, après avoir vu de quoi il s'agissait nous avions refusé cet ordre. Sur quoi nous étions cités chez le capitaine. Celui-ci nous informait alors que nous devions obéir strictement à tout ordre d'un officier, etc, etc. je me suis permis alors de remarquer que cela n'était pas toujours possible, si par exemple le caporal avait donné l'ordre "fusilier Pinkerli pend-toi" ! le capitaine me toisa d'un regard réprobateur et dit : estimez-vous heureux que l'école de recrue vient de commencer, sans quoi ce genre de réflexion aurait suscité une punition.

    Quand j'allais à l'école je pouvais me vanter d'être doté d'une possibilité de compréhension extraordinaire et d'avoir tout ce qu'il fallait dans le cerveau pour enregistrer ce que j'entendais et que je voyais. A l'école de recrue toutes ces qualités ont refusé de fonctionner, j'en donnais la faute au changement d'air…

    Ma mémoire en ce qui concernait les uniformes et les Récit de mon papa, fininsignes ou grades me lâchait complètement. Il n'était pas facile de distinguer les différentes uniformes et grades, il y avait des anciens et des nouveaux… Bref, je faisais le singe, pardon, je prenais position devant n'importe quel contrôleur des CFF, facteur ou employé du gaz… Comme je prenais l'air sérieux, comme on me l'avais appris – c'est drôle, ça je ne l'ai pas oublié – je suis devenu rapidement la risée de toute la population, j'ai donc préféré rester à l'intérieur de l'enceinte de la caserne. De toute manière, qu'aurai-je pu faire avec mes 50 centimes de solde par jour! Impossible de faire des folies, sortir tous les soirs, fumer et même savourer un verre de bière... 

    Le dimanche, notre compagnie allait au culte à l'église de Niedeck et j'ai constaté que le curé débité plus de phrases politiques que religieuses, aussi j'ai décidé qu'à l'avenir je resterais à la caserne, en corvée de patates, ce que je préférais aux conneries politico-religieuses.

    Entre-temps la grande marche était arrivée, on est parti deRécit de mon papa, fin bonne heure, au début cela était assez agréable, mais vers midi la chaleur devenait insupportable, cela n'aurait pas été trop mal si on avait eu des habits adaptés au temps qu'il faisait. Je me suis longtemps posé la question, pour quelles raisons les soldats Suisses doivent-ils porter le même uniforme été comme hiver ! Je ne l'ai jamais compris, d'abord j'avais pensé que l'on voulait les endurcir, mais cette théorie ne correspondait pas à la pratique, on aurait dû faire exactement le contraire. Jusqu'ici je ne connaissais que les soldats russes et je trouvais que c'était pour le soldat, en tant qu'homme, plus agréable de se balader en été dans des habits plus légers. Subitement c'était la pause, j'étais trop fatigué pour manger, je n'étais pas habitué à subir de tels fatigues sur commande. Tous les soldats posaient leur sac au dos parterre et se couchaient à côté, seul les officiers restaient debout. Sur quoi mon voisin – un Suisse de l'étranger comme moi – citait :: "Tous se couchèrent, seuls les ânes restèrent debout".

    Cette marche s'est terminée sans rien de spécial, sauf que, quand nous sommes arrivés à la caserne, et que chacun était heureux de pouvoir prendre une douche fraîche,  on a entendu: "à droite, direction Allmend pour la théorie de terrain". Arrivés à l'Allmend on a dû se mettre en ligne et on attendait ce qui allait arriver. Mon voisin, un Suisse d'Angleterre m'avait dit, j'arrête cette connerie, j'ai faim et je veux aller à la caserne le plus rapidement possible. Il n'avait pas fini de parler qu'il s'est effondré de tout son long parterre, comme un arbre qu'on aurait scié, il avait bien repairé le terrain pour être sûr qu'il était favorable à son coup de théâtre. Il avait un grand talent de comédien. Après la chute de la recrue, le caporal-infirmier est immédiatement arrivé pour s'occuper de l'homme "évanoui" ils l'ont mis à l'ombre des arbre. Tout d'abord j'ai crû moi aussi qu'il était évanoui car son visage était tout pâle.

    Arrivés à la caserne, celui qui s'était "évanoui" avait déjà pris sa douche, en me croisant dans le couloir il me dit gaiment "hein, qu'est-ce que je t'ai dit" !

    Je me suis foulé la cheville gauche, en faisant un exercice, j'ai dû faire des compresses pour me soigner. Après quelques jours je pouvais de nouveau marcher, la foulure n'était pas bien grâve. On m'avait dispensé des pas de course, un jour on m'avait quand-même obligé à courir avec tout le paquetage et le fusil sur le dos. Quand je n'en pouvais plus j'ai jeté le sac parterre et je me suis assis dessus en attente de ce qui allait se produire. Le caporal qui nous commandait avait lui-même la langue qui lui pendait hors de la bouche, comme un pendu. Finalement le lieutenant criait, "que faites-vous, caporal P", celui-ci répondait : "Pas de course mon lieutenant" - "pendant combien de temps ?" - "une heure et quart". Il s'est avéré alors que le caporal avait mal compris, au lieu d'un quart d'heure il avait compris une heure un quart !

    Récit de mon papa, finJe m'étais abîmé l'estomac quand j'étais en prison avec leurs jours de famine, aussi la nourriture de la caserne n'était pas pour arranger les choses. Non pas que la qualité n'aurait pas été bonne, au contraire, je trouvais tout très bon, et quand on est toute la journée à l'air pure on ressent la faim. Si on mangeait normalement à midi ou au souper, on avait pas suffisamment, on arrivait généralement pas à se resservir, car tous les autres s'étaient déjà servis deux à trois fois.

    Je renonçais à prendre le casse-croûte qu'on m'avait conseillé, pour ne pas être la risée des copains.

    Un beau jour je n'arrivais tout simplement plus à suivre, on m'a mis à l'infirmerie et une semaine plus tard à l'hôpital de Tiefenau. Après plus de trois mois de séjour à l'hôpital
     j'ai passé devant la commission qui m'a déclarée "non apte au service militaire". J'avais presque fr. 500.— quand j'ai quitté l'hôpital pour aller à la recherche d'un travail. Quel travail pourrais-je faire, quelle place trouver, sans certificats ?

    Une place dans mon métier n'entrait pas en ligne de compte, je ne possédais aucun certificat ou attestation.

    Je ne veux pas entrer dans tous les détails des ennuis que j'ai eu à subir. Mais j'ai dû constater à maintes reprises une chose, que je suis né dans un autre monde, que j'ai eu une éducation toute différente. Une éducation franche et droite, avec de la politesse et de la modestie. C'est avec horreur que j'ai dû constater que mon entourage n'avait que très peu de ces vertus, car c'est avec hypocrisie et insolence qu'elle opérait et c'est surtout la fausse ambition qui florissait.

    J'ai beaucoup réfléchi sur les avantages et désavantages de mon éducation et finalement j'en suis arrivé à la conviction qu'avec insolence, hypocrisie mêles à une forte dose de fausses ambitions on arrivait de nos jours beaucoup plus loin ! Des gens avec des qualités comme les miennes, sont considérés comme s'ils avaient des complexes et ils étaient taxés de psychopathes. J'ai pu constater à chaque pas de mon cheminement, que celui qui avait ce qu'on appelle vulgairement une grande gueule était bien mieux armé pour la vie que cet autre qui possédait pourtant plus de connaissances, mais qui n'avait pas de "grande gueule.

     

    Récit de mon papa, fin

     

     


    6 commentaires
  • Lundi le 15 Février 2016 

    12 heures sur mon balcon il fait 7°

    Suite du récit de mon père 

    Un coup d’œil par ma fenêtre

     

     Je donne la parole à mon père

    pour la suite de son récit - 13 -

     

    De nouveau je me trouvais sur un bateau pour Sassnitz, de nouveau il y avait des wagons avec des porcs de boucherie, il ne maquait plus que la bonne femme au savon pour que ce soit une copie conforme du premier voyage.

    La vue était bonne, la mer calme, au loin je pouvais distinguer des images que lors du Suite du récit de mon pèrepremier voyage je n'arrivais pas à voir : la côte allemande avec
    ses rochers de craie surmontés d'une forêt verte.

    Arrivé à Sassnitz cela durait fort long temps pour passer à travers les "écluses" douanières et politiques. Les gens qui portaient des chaussures à semelles de cuir devaient accepter que l'on arrache les semelles pour contrôler si rien d'illégal n'était caché dedans. Après quoi on signalait aux "patients" ainsi "opérés" qu'ils pouvaient faire ressemeler leurs chaussures dans la rue suivante pour 2 Mark 50 ! Par chance mes chaussures avaient été considérées comme "saines". Lors de la visite corporelle, le sergent chef remarquait mon briquet à benzine qui avait la forme d'une montre, et qui semblait lui plaire énormément, il le tournait et retournait sans cesse dans ses mains, et demandait "comment peut-on ouvrir ce truc" ? je lui expliquais alors que l'on ne pouvait pas l'ouvrir, que c'était soudé d'usine. Comme cette procédure commençait à me barber, je lui fis remarquer qu'il pouvait le garder s'il craignait qu'à l'intérieur, dans la ouate et la benzine il y ait autre chose de caché. L'homme souriait et laissait disparaître le briquet dans sa poche.

    Suite du récit de mon pèreLa première chose que je fis, arrivé à Berlin, c'était de passer à la légation Suisse afin que le nécessaire soit entrepris pour que je puisse retourner à mon domicile dans le Kurland. Après avoir déposé ma demande il ne me restait plus qu'à attendre. A la légation on m'avait proposé de m'aider à trouver un emploi jusqu'à ce que la réponse des autorités militaires allemandes arrive. Ils m'ont remis une recommandation pour le directeur d'un Grand Hotel sur le Kurfürstendamm. Quand je me suis présenté à cet hôtel on m'a dit que le directeur était en voyage et qu'il ne rentrerait que la semaine suivante. Quand j'y suis retourné une semaine plus tard on m'a dit que ce monsieur n'était plus là depuis déjà un certain temps et qu'il y avait maintenant un autre directeur. J'ai signalé ce fiasco à la légation et on m'a remis une recommandation pour un Dr. N. à Charlottenburg.

    Ce Dr. N. m'a fait savoir que son beau-père à W près Eberswalde cherchait un jeune homme ayant des connaissances dans l'administration.

    Les conditions de vie n'étaient alors pas trop mauvaises, avec de l'argent on pouvait obtenir presque tout, mais c'était fort cher. Le lendemain je me rendis à W, un petit village avec une académie forestière célèbre. Sauf erreur le village avait 5 Hôtels. Je devais me présenter dans une fabrique de papier où on m'a dit que je pouvais prendre un emploi d'administrateur de la tuilerie, mais que je devais me débrouiller tout seul pour me nourrir. J'ai répondu que cela n'était pas un problème et le propriétaire de l'usine m'a regardé d'un drôle d’œil et a dit que c'était pourtant ça le problème, se nourrir était une chose pratiquement impossible, que je pouvais me renseigner au village si je trouvais un endroit pour manger. C'était près de midi, aussi me dit-il que je pouvais revenir après-midi pour donner ma réponse.

    J'ai fait le tour de tous les restaurants du village mais il était impossible d'obtenir de quoi manger, ni pour de l'argent, ni pour de bonnes paroles. Partout on me disait, allez au "Bären" ils ont fait boucherie dernièrement, mais j'y avais déjà passé sans plus de succès. Je suis retourné dans un des bistrots où j'avais déjà passé et je commandais une bière et la patronne me demandait : "avez-vous trouvé à manger ?"  je lui ai répondu, non, rien, même pas un bout de pain. Elle c'est éloignée pour revenir peu de temps plus tard et me dire : "venez dans l'arrière-salle" et elle prit mon pot de bière et alla dans l'arrière-salle, Suite du récit de mon pèreje l'y suivis et trouvais sur la table, un grand bout de pain avec du saindoux , elle posait ma bière à côté du pain et me dit : "mangez ceci, je ne puis vous offrir autre chose, je ne peux pas vous servir au restaurant, tous les clients en réclameraient autant."

    La restauratrice m'expliquait alors, que toute la nourriture qui était en trop était expédié à Berlin où on obtenait un meilleur prix, c'est pourquoi qu'ils avaient ici que ce qu'il leur fallait pour les habitants du village et ne pouvaient de ce fait rien donner à des étrangers. Quand j'ai compris la situation je suis retourné à l'usine pour leur raconter mes déboires, ils n'étaient pas surpris du tout. C'est avant qu'ils avaient été surpris.

    Je suis donc retourné à Berlin, quand j'ai vu qu'au buffet de la gare il y avait de la choucroute avec des viennes, je me suis dit, chic, ici tu peux enfin manger. Ils n'avaient toutefois rien d'autre à offrir.

    Si seulement j'avais attendu 5 minutes avant de commander ma portion, j'aurais fait l'économie de cette dépense. En effet, avant moi, un autre client avait commandé la même chose et s'était mis à manger, et je venais de payer ma commande quand ce client s'est mis à jurer comme un cocher : "Mais c'est imbouffable, personne n'est capable de manger cela, j'ai cru qu'il y avait de la viande dans les viennes, mais c'est une infâme bouilli de farine et la choucroute est meilleure si on la broutait directement au jardin". Quand à mon tour j'ai dû constater que les saucisses Suite du récit de mon pèreétaient aigres j'ai quitté le buffet sans un mot, je ne voulais pas acheter des problèmes d'estomac. Finalement j'ai pu calmer ma faim à Berlin, mais non sans tomber une fois de plus dans un piège. Dans la vitrine d'une épicerie il y avait toute sorte de choses, entre autre de l'aspic en gelée en différentes variations. Le prix indiqué 50 Pfennig pour un morceau grand comme une sous-tasse. En quelques secondes j'étais dans l'épicerie et je commandais un morceau. La vendeuse me demandait, Monsieur veut il avec verre ? comme je ne digère pas très bien le verre j'ai fait signe que non, alors la vendeuse l'a renversé sur un bout de papier et j'au pu constater que ce n'était pas plus grand qu'une montre de gousset. Le verre agrandissait le contenu pour attirer le client. Dehors, sur le trottoir je me suis empressé d'ingurgiter l'échantillon en vitesse, sans quoi le vent l'aurait emporté…

    C'est alors que je me suis souvenu que cela m'était déjà arrivé une fois. J'avais vu dans un automate des canapés d'une grandeur appréciable pour 50 Pfennig,  mais quand il était sorti de l'appareil il était quatre fois plus petit qu'à travers le verre qui faisait loupe. D'abord je m'étais fâché pour en rire ensuite à cause d'un client qui criait "comment arrête-t-on cet engin", il était en train de tirer une bière à un automate et il n'en sortait pratiquement que de la mousse, une autre manière de posséder le client.

    Je suis retourné à la légation Suisse pour leur conter mes mésaventures, et que l'engagement était tombé à l'eau pour cause de manque de nourriture, ce qu'ils ne voulaient pas croire. C'est seulement après avoir téléphoné à W qu'ils me croyaient. Voilà donc comment nos représentants à l'étranger étaient renseignés sur ce qui se passait dans le pays ou ils travaillaient.

    Finalement j'ai reçu la réponse des autorités militaires à ma demande, ce fut un refus total. Je me décidais donc d'aller en Suisse, cet arrêt imprévu à Berlin avait anéanti mes finances. A la légation on ne voulait pas me verser d'aide, il paraît que leur argent était réservé qu'aux Suisses d'Allemagne.

    Après de longues tergiversations, au cours desquels on m'a fait entendre bien des choses désagréables, on s'est quand-même décidé à me remettre l'argent pour un billet de chemin de fer de quatrième Classe jusqu'à la frontière Suisse.

    Quand j'ai dit à l'employé de la légation qui était responsable du fond d'aide, que dès que j'aurai trouvé un emploi en Suisse je leur rembourserai ce prêt, il m'a répondu: "y en a déjà beaucoup qui ont dit cela…" Plus tard, quand j'étais en Suisse j'ai appris par la presse que ce personnage s'était rendu coupable de détournement de fonds et qu'il a été extradé pour la Suisse. En ce qui me concerne j'avais remboursé ce prêt dès que je l'ai pu.

    Vu que l'homme est obligé, par les lois de la vie, de se nourrir s'il ne voulait pas s'effondrer, j'ai été obligé de donner en gage ma montre et ma bague dans un "Mont de piété" pour me procurer les moyens d'acheter de quoi manger. Après avoir payé le solde de la facture de la Pension il me restaient environs 10 Mark ce qui m'a permis de payer le long voyage de  Berlin à Schaffhouse, bien entendu en quatrième classe.

    Ce voyage était très fatiguant et sans Suite du récit de mon pèreconfort. Il y avait de longues attentes de correspondances dans les gares. Partout il y avait des militaires, les trains en étaient surchargés et on devait voyager la plupart du temps debout dans des positions fort inconfortables.

    En cours de route, à deux reprises, des agents de la secrète m'ont tâté. Une première fois, tout de suite après avoir quitté Berlin, dans le train, un sergent-chef de l'armée allemande a commencé à discuter avec moi, comme s'il savait que je venais de la Russie il s'est mis à parler de ce pays. Il connaissait même quelques bribes de la langue russe, soit-disant il les avait appris lors de l'expédition des Wirren en Chine. Il vantait les soldats Russes et disait que ce sont aussi des gens charmants et on était obligé de leur tirer dessus etc. etc. Evidemment je ne suis pas entré en matière, cet homme cherchait certainement à me faire dire des choses qui pouvaient se retourner contre moi. Premièrement je ne m'y connaissais vraiment pas du tout en politique, je n'en faisais pas, ensuite je savais qu'il valait mieux se donner un air encore plus bête que ce qu'on était…

    La deuxième tentative, également dans le train, fut entre Stuttgart et Schaffhouse. Suite du récit de mon pèreMon vis-à-vis, c'était une superbe jeune femme blonde que je n'avais pas vu monter dans le train, j'étais trop absorbé par ma lecture. Au bout d'un moment elle me demanda du feu pour allumer sa cigarette. En 1916 il était très rare qu'une femme fumait en publique. Quand je lui avais donné du feu elle m'avait offert une cigarette de son étui, il s'agissait de cigarettes russes, des vrais, je les reconnaissais du premier coup d'œil, car je fumais moi-même cette marque. Elle avait commencé par vanter les avantages des cigarettes russes et passait ensuite au peuple, les militaires et à la politique. En moi elle avait un auditeur absolument muet, ce qui devait lui taper sur les nerfs, car après une heure environs, elle avait quitté le wagon. Je l'ai revue une dernière fois à Thayngen où je devais attendre assez long temps la correspondance pour Schaffhouse.

     

     

    Suite du récit de mon père

     


    3 commentaires
  •  

    Jeudi le 11 Février 2016

     

    19 heures sur mon balcon il fait 5°

     

    Souvenirs pèle-mêle suite 

    et voici le coup d’œil par ma fenêtre du

    11 février 2008

     

     

    Je continue avec les souvenirs de mon papa :

     

    Souvenirs pèle-mêle (suite -12-)

     

    Je me souviens ce qui s'était passé quand j'étais la première fois en Suède et que je voulais manger dans un buffet de gare. Ne connaissant pas la langue suédoise je n'arrivais pas à déchiffrer ce qui était écrit sur les différentes affiches, une chose toutefois était clair, le truc coûtait 2 Souvenirs pèle-mêle suite

    Couronnes 50. J'avais choisi une assiette avec des canapés, qui ne suffiraient sûrement pas à calmer ma faim, mais mon porte-monnaie ne permettait pas une dépense plus élevée pour ce jour là. Pour le même
    montant j'aurais obtenu en Russie trois bons repas. Plus tard j'ai appris que pour ce montant j'aurais pu manger tant que je voulais, je me suis rattrapé depuis.

    J'ai été à la Légation Allemande pour obtenir un visa de traversée et ensuite au Consulat Suisse. Le Consul n'était pas Suisse mais c'était ce qu'on appelait un "Consul honoraire", un suédois qui liquidait les affaires du Consulat pour la Suisse.

    Et encore, le voyage continuait en direction du sud, de Malmö afin de pouvoir ensuite aller de  Trelleborg à Sassnitz. La traversée s'effectuait avec un "bateau–trajekt" qui transportait deux trains avec des marchandises. Je me trouvais déjà sur le bateau quand un homme m'a remis un paquet de journaux dans différentes langues, suédois, finlandais, russe, et autres en me priant de bien vouloir les remettre au contrôle douanier à Sassniz.

    Souvenirs pèle-mêle suiteJ'ai fait un tour dans la partie inférieure du bateau où il y avait des wagons de marchandises. Les portes des wagons étaient entrr-ouvertes et je voyais que le chargement consistait en porcs morts qui portaient le tampon d'un abattoir Russe, ils faisaient le voyage pour les Allemagnes. À part moi, se trouvait dans le même local une dame plantureuse, non pas pour visiter le bateau, mais elle se disait certainement que dans ce lieu discret elle pouvait cacher sur son corps des choses qu'elle voulait passer en contrebande.  Elle venait probablement de terminer son camouflage quand je suis entré en scène. Je remarquais qu'elle était très excitée, elle s'est adressée à moi en langue allemande et sautait du coq à l'âne dans sa discussion. Soudainement elle me demandait si ils faisaient des visites corporelles à  la douane de Sassnitz, comme je ne pouvais pas le savoir et je lui faisais remarquer que vu que l'Allemagne était en guerre les choses se passaient autrement qu'en temps de paix. Sur quoi elle disait, "oh ! mon dieu, que dois-je faire ? En Allemagne nous manquons de savon, aussi j'ai camoufflé du savon sur mon corps et elle disparut dans les régions supérieures du bateau. Peu avant d'arriver à  Sassnitz et je ne la reconnaissais à peine, la plantureuse dame était devenue une personne svelte, ah, oui, le savon…

    Arrivé à Sassnitz l'on ne m'a pas laissé aller à terre, les douaniers Allemands avaient découvert que le visa dans mon passeport n'était plus valable ! Ils me signifiaient que je devais retourner et qu'en sus j'étais Russe, vu que j'étais né en Russie. Il ne me restait plus qu'à acheter un billet de retour pour Trelleborg.Souvenirs pèle-mêle suite

    Subitement j'ai constate qu'on me filait, deux homme, un maigre et un autre, plus corpulent, se trouvaient toujours près de moi. Je me demandais ce que je devais faire, retourner à Stockholm me semblait trop cher, éventuellement je pourrais trouver à Malmö un représentant de la Suisse ou de l'Allemagne. Comme cela n'était pas le cas je me suis décidé d'aller à Kopenhagen, ce qui était nettement moins cher que le voyage à Stockholm.

    Dans le port de Trelleborg je suis monté sur un petit bateau à vapeur en direction de Kopenhague. La mer était assez démontée et avait une drôle de couleur gris-vert. Les voyageurs étaient priés de se tenir près d'une bouée de sauvetage, il n'était pas impossible qu'on rencontre une mine qui flottait sur l'eau. Je cherchais une caisse pour acheter mon billet, quand j'entendais qu'on me parlait en allemand. C'était un des deux hommes qui semblaient me filer. Il me dit : "vous semblez être étranger d'après votre accent" sur quoi je lui répondais que j'étais Suisse et que je venais de Russie. Les deux hommes m'invitaient alors à boire un verre de vin, ce que j’acceptais. Nous nous installions à une table ronde en première classe. Ils s'intéressaient à tout et me demandaient si je pouvais les renseigner, je ne le pouvais pas, car la politique et le militarisme étaient des sujets que je ne connaissais pas du tout.

    Arrivé à terre, j'ai pensé que j'avais complètement oublié de payer ma traversée.

    La première chose que je voyais dans le port Souvenirs pèle-mêle suitec'était un rassemblement de gens qui
    regardaient deux hommes se battre. J'avais
    faim, aussi je me rendais dans un petit bistro où j'ai mangé quatre œufs avec une tranche de pain, ce n'était pas cher et ils acceptaient l'argent suédois.

    Je me suis renseigné et j'ai appris qu'à Copenhague il n'y avait pas de Légation Suisse, mais seulement un Consul qui habitait loin, au bord de la ville. J'étais en route pour chercher un taxi quand j'ai remarqué que les deux types qui me suivaient étaient toujours là, à environs 50 mètres.

    Quand j'ai trouvé un taxi, celui-ci m'a amené au Consulat Suisse. L'heure étant déjà bien avancée je craignais fort de ne pas trouver le consul. Il s'agissait de son appartement privé, le portier me dit que je ne pouvais pas parler au consul, je lui ai répondu que j'étais Suisse et que je devais parler au consul de toute urgence, sans succès. Soudain une porte s'est ouvert et on homme qui était en train d'enfiler son pardessus arrivait en demandant de manière brusque, que se passe-t-il ici, que veut cet homme ? Sur quoi j'ai présenté mes demandes, l'homme regardais sa montre et dit "je ne peux pas vous aider, je pars pour  Stockholm" et refermait la porte. J'étais de nouveau seul avec le portier dans l'entrée, celui-ci ouvrit la porte en faisant une courbette, sans dire une mot et je quittais le temple. Mes finances ne me permettaient pas de prendre un taxi pour le retour, aussi je le faisais à pied, après une marche de trois quart d'heures j'arrivais au port.

    Je suis à nouveau arrivé à Stockholm un samedi matin vers les 11 heures. La première chose que j'y ai fait, c'est d'aller au Consulat Suisse. Le consul était indigné d'apprendre que l'on me considérait comme Russe et que de  ce fait m'interdisait la traversée de l'Allemagne. Il m'a demandé si j'avais déjà un hôtel, que je devais attendre lundi, qu'aujourd'hui on ne pouvait atteindre personne à la légation allemande. Je lui ai répondu que je n'avais pas encore d'hôtel, que j'étais venu directement depuis la gare.

    Alors il m'a remis une carte avec l'adresse d'une pension privée et il m'a dit de me référer à lui, que cela devait jouer. Le lundi je me suis rendu au consulat et j'était témoin du coup de téléphone du consul à la légation allemande. Il exigeait une explication immédiate pour quelle raison l'entrée, respectivement la traversée de l'Allemagne a été interdite à un citoyen Suisse. Après ce téléphone, le consul m'a prié de me rendre à la légation Allemande, que l'affaire devait être en ordre. À la Légation allemande on c'est excuse de ce "malentendu" – comme ils appelaient cette affaire – et on ajoutait un nouveau visa dans mon passeport.

    Quand j'ai voulu payer ma facture de pension on m'a dit que c'est le Consulat qui réglerait la facture selon les ordres du consul. Cela m'arrangeait évidement, ma liquidité fondait à vue d'œil a cause de cette aventure. J'ai trouvé cette manière de me venir en aide de la part du consul pleine de tact. C'était un homme plein de psychologie et de connaissance des hommes, il a immédiatement vu qu'il s'agissait-là d'un Suisse qui ne vivait pas sur des roses et auquel il fallait venir en aide.

     

    Souvenirs pèle-mêle suite


    3 commentaires
  • Mercredi le 3. février 2016

     

    11 heures sur mon balcon il fait 9°

     

    Suite du récit de mon papa

    Suite du récit de mon papa  

    et voici deux coups d’œil par ma fenêtre

     

    Et voici la suite du récit de mon père : 

    Souvenirs pèle-mêle  -11- 

    Un jour de l'an 1916 au printemps, une patrouille de police c'est présenté chez nous, ils recherchaient un dénommé Jung. Comme il y avait trois homme du nom de Jung, ils ont arrêté Suite du récit de mon papa
    tout le monde, en tout 5 personnes, ma petite personne, mon père, mon oncle, ma mère et ma sœur. Nous avons été transportés à W et enfermés. Après coup j'ai appris c'est la belle-sœur de mon oncle, déçue de le voir partir de chez-eux, qui avait signalé à la police qu'à S vivait un homme qui se nommait Jung qui s'était échappé de prison où il était enfermé en tant qu'espion. Grâce à cette dénonciation elle espérait que mon oncle reviendrait chez eux, avec son argent. Cette bonne femme avait calculé juste, après sa libération mon oncle est effectivement retourné à P où il vécut jusqu'à sa mort.

    Quand nous nous trouvions emprisonnés à W j'ai entendu la belle-sœur de mon oncle parler à un policier, elle répétait à plusieurs reprises, ce n'est pas l'homme avec la barbe, c'est l'autre, le jeune. Vu que c'était elle la dénonciatrice la police devait bien croire ses allégations et libérer mon oncle, ainsi elle avait atteint son but et pouvait rentrer avec mon oncle.

    Quant à moi, on m'a libéré seulement après avoir reçu la réponse de Moscou qui confirmait ma déposition.

    Après tout ça j'en avais assez, je décidais de quitter la Russie.

    Pour pouvoir obtenir une autorisation de quitter le pays je devais habiter un mois à St. Pétersbourg afin d'obtenir un certificat de bonnes mœurs. J'ai donc loué une chambre meublée dans cette ville et j'absolvais un cours de dactylographie en langue russe, pour me passer le temps.

    Suite du récit de mon papaJ'ai pu apprendre à connaître la vie d'une grande ville la nuit. J'ai pu voire de quelle manière la classe des parasites avait l'habitude de vivre, comment elle vivait alors que le peuple travailleur se reposait des dures journées de travail. Au Newski-Prospekt (une grande Avenue de la ville) un certain rayon était réservé aux prostituées, qui venaient dès minuit aguicher leurs "victimes". Quels étaient ces victimes ? Il s'agissait uniquement de la classe des riches. Un ami, employé de banque m'accompagnait dans mes tournées d'étude, il m'expliquait toutes ces choses que j'ignorais jusqu'ici.

    Pendant mon séjour j'ai du vivre de quelle manière tragique cet ami devait mourir. Il avait toujours l'impression d'être pourchassé par la police politique, je n'ai jamais su si ses appréhensions étaient fondées. Je pouvais uniquement constater qu'il était extrêmement nerveux, il sursautait à chaque bruit qu'il entendait dans la maison.

    En ces temps-là, la vie dans cette grande ville n'était pas des plus favorables pour quelqu'un qui n'avait pas des nerfs solides. Un soir, quand j'ai voulu lui rendre visite, le sous-loueur de sa chambre m'a dit qu'il était venu chez lui dans l'après-midi, dans un état d'extrême nervosité et avait demandé des allumettes, il lui en avait donné. Le loueur de la chambre - un comédien -  trouvait ce comportement suspect, il a été contrôler si tout allait bien, et il a trouvé la chambre emplie de fumée, fumée qui provenait d'un amas de papiers et de livres qui brûlait au milieu de la chambre. Il a réussi à éteindre le début d'incendie. Mon ami avait quitté la maison après avoir bouté le feu à ses papiers. Grâce à l'attention du comédien une catastrophe a pu être évitée. St. Pétersbourg est une grande ville, dans ce bloc d'immeubles devaient bien vivre dans les 3000 personnes. Personne n'avait vu partir mon ami cet après-midi là.  J'ai voulu aller sur le Newski-Prospekt dans son bistrot habituel, quand j'ai vu sur un pont du canal de la Newa, un rassemblement de gens, j'y couru et on m'apprit qu'un jeune-homme avait sauté dans le canal. Un policier pouvait me décrire le jeune-homme et j'ai cru reconnaître mon ami. 

    Le policier m'explique qu'il a remarqué cet homme parce qu'il a marché 2 à 3 fois du pont à la pharmacie, sans toutefois y Suite du récit de mon papaentrer. Subitement il s'est mis à courir en direction du pont et sans s'arrêter il a sauté dans le canal. Le policier lui avait alors lancé une des bouées de sauvetage qui sont fixés à la barrière du pont, il l'a repoussée avec la main et s'est éloigné en nageant sur le dos et en boutonnant son manteau. Le policier lui a lancé une seconde bouée de sauvetage, sans plus de succès, il a disparu dans les flots. Son corps a été retrouvé plusieurs jours plus tard à l'embouchure de la Newa. C'était une victime indirecte de la police politique, ses nerfs ont lâché.

    Arrivé au bout de mon mois à St Pétersbourg j'ai obtenu les papiers nécessaires pour quitter le pays, et j'ai quitté la Russie par Bjeloostrow et la  Finlande.

    Les paysages en Finlande sont vraiment uniques dans leur genre, forêts et lacs se succèdent en un rythme ininterrompu. Dans les plaines on voyait d'énormes blocs de rochers, isolés, comme on en voit en montagne. Peu avant la tombée de la nuit avait a eu lieu le contrôle des passeports dans le train, ils ne m'ont pas rendu le mien mais m'ont ordonné de quitter le train à la prochaine gare, le gendarme m'a dit que je devais dormir dans un hôtel et que l'on me rendrait mon passeport demain à la gare, quand le train continuerait sa course en direction de la frontière suédoise.

    J'étais certain qu'on allait à nouveau m'arrêter, quand la police politique nous tenait dans ses griffes elle ne nous lâchait plus…

    Un policier m'a aidé à trouver un hôtel, dans ce lieu inconnu. Arrivé à l'hôtel je me suis rendu au restaurant pour ingurgiter une bonne quantité d'alcool pour oublier la poisse qui me poursuivait. Le lendemain je me suis réveillé avec la tête lourde, je tentais de me soigner avec de l'eau froide. Arrivé à la gare je ne voyais pas mon gendarme d'hier, le train arrivait et toujours pas de gendarme ! A la dernière seconde il est quand même arrivé, il m'a remis mon passeport en s'excusant du retard.

    Le parcours jusqu'à Torneå durait toute la nuit, je ne pouvais donc pas voir grand chose de la nature. Quand on est pour la première fois si loin dans le nord, la lumière du jour, quand le matin se lève, semble toute drôle. Lors de mon départ de St. Pétersbourg il y faisait encore très froid, les rues étaient recouvertes de glace. À Torneå on était en plein hiver. En 1916 il n'existait pas encore de correspondance de chemin de fer entre Torneå et Haparanda on devait traverser la Torneå à pied sur l'épaisse couche de glace. De l'autre côté de la rivière, à la frontière entre la Finlande et la Suède avait lieu le dernier contrôle des passeports, un policier courtois a tamponné mon passeport en me souhaitant bon voyage. C'est seulement en arrivant sur sol suédois que je me sentais en sécurité et en liberté.

    J'ai dû attendre trois heures pleines jusqu'à ce qu'un train partait en direction de Stockholm. Comme la faim commençait à se faire sentir je me suis rendu dans un établissement où on trouvait à manger, un modeste bistro où il y avait beaucoup de soldats et officier qui mangeaient et buvaient.

    Après avoir visité la petite ville il était l'heure de me rendre à la gare si je ne voulais pas manquer mon train. Les wagons de troisième classe étaient plus étroits que les wagons russes, mais bien plus propres, tout comme les voyageurs. C'était un jour de semaine et j'étais surpris de voir que les gens étaient tous habillés en "dimanche", en tous cas moi je n'arrivais pas à distinguer s'il s'agissait d'ouvriers.

    Le train roulait incessamment en direction du sud, je pouvais admirer des vues de paysages comme je n'en avais jamais vus. Dans les trains suédois le dernier wagon était panoramique, il y avait deux bancs en plein air et on pouvait voir défiler le paysage. Le train fonçait sur un pont qui traversait une profonde gorge. Les arbres, chargés de neige avaient les branches inclinés vers le sol. Au bout du pont il y avait un soldat de garde avec baïonnette au fusil.

    Pour mes yeux le paysage était inhabituel, des montagne qui se perdaient en une longue chaîne continue sur de nombreux kilomètres. Une région idéale pour les skieurs, j'en voyais des masses dans toutes les gares.

    Le trajet de Haparanda à Stockholm est long, surtout si on roule de nuit. Il ne fallait pas compter dormir, je ne pouvais pas me payer le wagon-lit. Plus on se dirigeait vers le sud, plus le paysage changeait. Petit à petit la neige disparaissait. Je connaissais Stockholm pour y  avoir passé des vacances. Dans le temps je regardais pendant des heures les pécheurs qui péchaient. Une manière de pécher qui m'était inconnue, ils utilisaient un filet d'environs 3 à 4 mètres de diamètre, un peu comme une très grande assiette. Cette assiette-filet était fixée au moyen de ficelles à une barre. Dans cette eau claire, le pécheur pouvait observer si un poisson surnageait son filet, d'une secousse avec la barre le poisson était envoyé à l'air sèche. Cette pèche ne pouvait se pratiquer que là où l'eau était peu profonde.

     

    Je ne mets plus la traduction allemande, personne n'y réagit !

     

    Es tut mir Leid

    wegen Mangel an Interesse

    mache ich den deutschenText nicht mehr !

     

     et un troisième coup d'oeil, à l'oeil... :

    Suite du récit de mon papa

     

     


    6 commentaires
  • Jeudi le 28 Janvier 2016 

    11 heures sur mon balcon il fait 9°

    Souvenirs pèle-mêle   - 10 -

    coup d’œil par ma fenêtre  

    Dès ce jour j'ai un deuxième blog à cette adresse

    http://erwin2.eklablog.net/

    Souvenirs pèle-mêle   - 10 -

    Souvenirs pèle-mêle  -10-

     

    Depuis le début de la guerre mondiale il était interdit de parler en langue allemande et cela sous peine d'amendes jusqu'à 3000 roubles ou même de prison. Nous n'avions donc pas le droit de parler la langue de Goethe, ce que les deux barons n'arrivaient pas à comprendre. Régulièrement ils commençaient à parler en allemand, jusqu'à ce que je leur ai dit que je les dénoncerais s'ils continuaient, je n'avais aucune envie d'écoper une condamnation à cause d'eux. Cette menace avait plus de succès que les simples demandes, depuis ce moment nous parlions en letton. Tous les jours les barons me demandaient quand je serais libéré, pourtant je leur avais déjà dit X fois que je n'en savais pas plus qu'eux-mêmes, que moi aussi je ne savais pas du tout ce que l'avenir me réservait.Souvenirs pèle-mêle   - 10 -

    Lors de notre premier repas survenait un événement amusant. A Moscou il n'était pas possible de se procurer ses repas du dehors, selon le règlement nous devions manger la même nourritures que tous les prisonniers. La porte de la célulle était munie d'un rabattant, c'est par là que le gardien nous passaient nos assiettes dans lesquelles il jetait, avec ses mains, un morceau de viande qu'il péchait dans un plat, il y ajoutait les légumes avec une poche. Löors du premier repas en commun, un des deux barons s'écriait : "Regarde, Harald, comme les mains de ce type sont sales, avec ça il prend notre viande, je ne peux pas manger cela" sur quoi je lui ai fait remarquer, avec ironie, s'il préférait la faim, c'était son affaire.

    Après une semaine de séjour dans cette prison, le baron qui se faisait appeler Harald, me demandait de nouveau : Monsieur Jung quand pensez-vous que vous serez libéré ?" je lui répondais : "si vous voulez le savoir, eh bien voilà, c'est demain que je quitterais ces lieux, qui commencent à me dégoûter à cause de votre présence.

    Souvenirs pèle-mêle   - 10 - Le lendemain l'abattant de la porte s'est ouverte à une heure inhabituelle et une voix appelait : "Jung, empaquetez vos effets". J''étais profondément surpris et je devais penser à ma boutade d'hier, je n'en laissais rien voir et regardais les deux barons avec un sourire malicieux.

    Dix minutes plus tard l'abattant s'est ouvert une nouvelle fois, la voix demandait "Jung, êtes-vous prêt ?" J'ai répondu oui et la porte s'est ouverte, je suis sorti de la cellule, un étage plus bas je rencontre le chef des gendarmes montés qui me félicitait pour ma libération ! Je n'en croyais pas mes oreilles. Au bureau on me rendait le solde de mon argent, toutefois sans le portefeuille, il s'est perdu… En même temps que moi, un riche propriétaire terrien, un baron F. de Lituanie, a étét libéré. Le pauvre homme avait tout d'un bandit des grands chemins, il ne s'était jamais laissé raser, de peur que le barbier-prisonier ne lui tranche sa gorge baronesque.  Sa garderobe aussi se trouvait dans un état épouventable, je suppose qu'il avait dormi dans sa cellule sans se déshabiller. C'est seulement une fois passé le grand portail en fer que j'osais croire à ma liberté. Baron F m'a demandé "où allons nous en premier"? je lui ai répondu que ce serait la meilleure solution si nous allions dans un petit hôtel afin de nous redonner un aspect plus ou moins humain. Surtout pour pouvoir se laver et nettoyer les habits, et ensuite aller chez un coiffeur, il était d'accord avec ma proposition, mais changea d'avis un peu plus tard, il pensait que ce serait mieux s'il allait chez son cousin, c'était également un baron. Comme il ne possédait pas d'argent il me demandait si je pouvais lui prêter 3 roubles, qu'il me les rendrait le lendemain, je n'avais qu'à fixer un lieu de rendez-vous. Nous en sommes convenu de nous retrouver à la gare de St. Petersbourg, le lendemain à 3 heures. Celui qui n'était jamais apparu à ce rendez-vous était Monsieur le Baron !

    Quand j'ai tiré les billets de banque de ma poche, un billet de 3 roubles a été emporté par le vent et a atterri à l'intérieur de la cour de la prison. Baron F disait alors, allez donc chercher ce billet, je lui ai conseillé de la faire si il avait vraiment envie de retourner en ces lieux détestables. Généreusement il ajoutait alors: "je vous rembourserais naturellement ces 3 roubles également, c'est ma faute si vous les avez perdus".

    Je vois deux possibilités qui peuvent avoir empêché le baron de venir au rendez-vous du lendemain, peut-être il a de nouveau été arrêté à cause de son aspect plus que misérable, ou alors il était en smoking dans les salons de son cousin et ne pensait plus du tout à son rendez-vous avec ce gars de la populace…

    Après avoir loué une chambre d'hôtel pour la journée, je me suis lavé, rasé etc. et j'ai mangé quelques canapés, ensuite je me suis rendu à la gare de St. Petersburg. Comme déjà dit, le baron n'y était pas. Alors j'ai envoyé un télégramme à mes parents pour leur signaler mon arrivée et j'ai pris le train pour W. La ligne de chemin de fer que j'empruntais était d'un genre unique dans le monde entier. Un voyageur ordinaire n'y voyait rien d'extraordinaire. En regardant par la fenêtre du train je vois que nous traversions la même rivière à plusieurs reprises, sans nécessité, a croire que la construction de ponts ne coûtait rien ! Nous traversions des sites sur des viaducs où il aurait été possible de passer sans ces constructions coûteuses si on avait déplacé le tracé de quelques centaines de mètres. Pourquoi diable cette idiotie ? Sont-ce des amateurs qui ont construit cette ligne de chemins de fer ? Eh bien, oui, c'est une ligne historique, elle a bien été conçue par un amateur et cet amateur était le tsar en personne ! La ligne Moscou – St.Petersbourg  devait être construite selon des plans mis
    au concours par des ingénieurs, mais le parlement n'arrivait pas à se décider quel tracé adopter. Le tsar en avait marre, il prit une carte topographique et avec une règle il tirait un trait de Moscou à St.Petersbourg et il dit : "C'est ici que passera la ligne de chemins de fer" ! Voilà la raison pour laquelle cette ligne de chemins de fer ne comportait aucun virage, elle va en ligne droite d'une ville à l'autre !

    Pour un ami de la nature et forestier comme je l'étais, le paysage que nous traversions était magnifique, on passait par des forêts de bouleaux avec un sol sablonneux, des forêts de pin sur sol bourbeux, habité de chevreuils, on longeai des rivières bordées de roseaux et peuplées de canards etc. 

    Arrivé à W j'ai retrouvé mes parents en ville. Ce furent des retrouvailles chaleureuses après une longue période anxieuse. Nous avons dîné ensemble et sommes allés ensuite à S où mes parents habitaient. C'est un tout petit village qui se trouve près du domaine "L" où j'avais fait mon apprentissage pratique avant de faire les études au technicum.

    Un autre lieu ou j'avais habité avec mes parents, se trouve en Estonie, pays où je suis né. J'ai tojours bien aimé les Estoniens, c'est à dire le peuple estonien, à ne pas confondre avec les sois-disants intellectuels, ceux-là ils m'ont toujours été antipathiques au plus haut point. Ce sont des gens qui reniaient leurs origines et qui voulaient être considérés comme Allemands.  Cette politique s'est développée parce que tous les grands propriétaires terriens étaient des Allemands immigrés.

    Des Estoniens qui s'appelaient, par exemple, Rebaue ont changé leur nom en Fuchs, ce qui à leurs yeux avait une résonance bien meilleure que leur nom d'origine ( Rebaue en estonien  c'est Fuchs en allemand). C'était courant en Estonie à ce moment-là. Ensuite il y avait les Estoniens nouveaux-riches, ceux qui s'étaient acheté en Espagne des titres de noblesse et un nom "allemand" – Ils ne voulaient plus être Estoniens, mais passer pour des des Allemands Baltes !

    Au temps de sa splendeur, Hitler avait convoqué tous les Allemands-Baltes à venir le rejoindre, et cette racaille lui a obéi, presque sans exception, finalement ils ont pu cueillir les fruits de leur stupidité. Chaque Estonien ou Lituanien qui se croyait avoir de l'instruction s'orientait en direction de l'Allemagne. Et quand les républiques Lettones et Estoniennes ont été proclamées ce sont ces gens qui ont voulu gouverner le pays, des gens sans patriotisme, oui, je dis bien sans patriotisme,  je dénie à ces gens la dénomination de patriotes. Un homme qui a dénié la nationalité de son propre peuple ne peut nullement prétendre le représenter. Après avoir fait cette réflexion, je trouve que pour les Lituaniens et les Estoniens ce serait la meilleure solution s'ils vivaient de nouveau sous contrôle Russe. Avec le temps, la soi-disant élite de ces peuples apprendront peut-être ce qu'est le patriotisme, comment il faut penser et sentir si on veut représenter les intérêts de son peuple.

    La localité dans laquelle mes parents habitaient était très bien située, il y avait un étang où on pouvait pécher et une fort belle forêt.

    Mon oncle - le frère de papa - et un ami, le chef de la gendarmerie montée, m'avaient conseillé, que je devrais aller en Suisse, car dès qu'une personne avait eu à faire à la police politique Russe il se trouvait sur une liste et serait poursuivi jusqu'à ce qu'il aboutisse en Sibérie. Cet homme était du métier et devait connaître les tactiques des Russes. Après réflexion j'ai décidé de retourner dans mon ancien lieu de séjour, Kurlan, en passant par la Finlande, Suède et l'Allemagne.

    Mais je n'ai pas pu exécuter mon projet, j'ai été arrêté une nouvelle fois.

     

    Souvenirs pèle-mêle   - 10 -

    -   Kann man wissen warum ihr immer lacht wenn ich die Klappe öffne ? 

     

    Donnerstag, 28. Januar 2016

    11 Uhr auf meinem Balkon hat es 9° 

    Souvenirs pèle-mêle   - 10 -

     Blick aus meinem Fenster

     

     

    Gemische Erinnerungen - 10 -

     

    Seit Beginn des Weltkrieges war es verboten deutsch zu sprechen, und dies unter Androhung einer Busse bis zu 3'000 Rubel oder sogar Gefängnis. Wir hatten also nicht das Recht die Sprache Goethe's zu sprechen, was die beiden Barone nicht verstehen konnten.  Regelmässig begannen sie deutsch zu sprechen, bis ich ihnen sagte, dass ich sie anzeigen werde wenn damit fortfuhren, ich hatte keine Lust wegen ihnen verurteilt zu werden. Diese Drohung hatte mehr Erfolg als meine Bitte, ab diesem Moment sprachen wir lettisch. Jeden Tag frugen mich die Barone wann ich entlassen werde obschon ich ihnen schon X Mal gesagt hatte, dass ich nicht mehr wusste als sie, dass auch ich nicht wusste was die Zukunft mir bescheren werde.

    Anlässlich unserer ersten gemeinsamen Mahlzeit ereignete sich ein amüsantes Ereignis. In Moskau konnte man sich nicht das Essen von Auswärts bringen lassen, laut dem Reglement mussten wir dasselbe essen wie die anderen Gefangenen. Die Zellentüre hatte eine Klappe durch welche man unsere Teller hereinreichte in welche man mit blossen Händen ein Stück Fleisch reinwarf und dann mit einer Kelle das Gemüse. Einer der zwei Barone sagte zum anderen: "hast Du gesehen Harald, wie seine Hände schmutzig waren, ich kann das nicht essen!" worauf ich ihm, mit Ironie, zu bemerken gab, wenn er es vorziehe zu hungern sei das seine Sache.

    Nach einer Woche in diesem Gefängnis frug mich der Baron der sich Harald nannte, wieder: Herr Jung (wahrscheinlich war immer noch ein Rest der alten Angst in ihm, dass er nicht seinen wahren Namen schrieb) wann denken sie, dass sie befreit werden?" ich antwortete: "wenn sie's wissen wollen, morgen werde ich diesen Ort, der mich, wegen ihrer Gegenwart, anekelt verlassen."

    Souvenirs pèle-mêle   - 10 - Am kommenden Tag öffnete sich die Klappe in der Türe zu einer ungewöhnlichen Zeit und eine Stimme rief: "Jung, sammelt eure Sachen zusammen". Ich war auf das tiefste Erstaunt und musste an meine gestrige scherzhafte Bemerkung denken, lies es aber nicht bemerken und sah die beiden Barone mit einem verschmitzten lächeln an.

    Zehn Minuten später öffgnete sich die Klappe erneut und die Stimme frug: "Jung, sind sie bereit?" Ich antwortete, ja, und die Türe öffnete sich, ich ging aus der Zelle, ein Stock weiter unten gegegneteich den Chef der berittenen Polizei der mir zu meiner Befreiung gratulierte! Ich traute meinen Ohren nicht. Im Büro übergab man mir den Rest meines Geldes, jedoch ohne meiner Brieftasche, welche sicher "verloren" gieng…

    Gleichzeitig wie ich, wurde Baron "F" aus Lituanien, ein Souvenirs pèle-mêle   - 10 - reicher Grossgrundbesitzer entlassen. Der arme Mann sah aus wie ein Wegbelagerer, er hatte sich nie rasieren lassen, aus Angst, dass dr Barbier-Gefangene seinen baronischen Hals durchschneiden würde. Auch seine Garderobe befand sich in scheusslichem Zustand, ich nahm an, dass er in seiner Zelle schlief ohne sich auszuziehen.

    Erst als wir das grosse eiserne Tor hinter uns hatten, konnte ich an meine Freiheit glauben. Baron "F" frug mich: "Wo gehen wir jetzt hin" ? Ich antwortete dass es das beste währe, wenn wir in ein kleines Hotel gingen um unser Aussehen mehr oder weniger menschlich zu gestalten. Vor allem um sich zu waschen und um unsere Kleider ein wenig zu reinigen jud dann zu einem Coiffeur, er war damit einverstanden, änderte dann aber seine Meinung und sagte dass es besser währe wenn er zu seinem Cousin, ein weiterer Baron ginge. Da er kein Geld besass frug er mich ob ich ihm 3 Rubel leihen könne, er werde sie mir am kommenden Tag zurückgeben, ich soll ihm sagen wo wir uns treffen können. Wir machten ab uns am kommenden Tag um drei Uhr im Bahnhof von Sankt Petersburg zu treffen. Wer aber nie zu diesem Rendezvous erschien war der Herr Baron!

    Als ich die Banknoten aus meiner Tasche zog, ist ein Dreirubelschein vom Wind davongetragen und landete im Inneren des Gefängnishofes. Baron "F" sagte dann geht es doch holen, ich sagte ihm er soll doch selber gehen wenn er in diesen gehassten Art zurückgehen wolle. Grosszügig fügte er dann bei, ich werde ihnen nat!ürlich auch diese dreiRubel zurückgeben, es ist doch wegen mir dass sie dieselben verloren haben.

    Ich sehe zwei Möglichkeiten welche den Baron verhindert haben könnten zu unseren Rendezvous zu kommen, vielleicht ist er wegen seinem miserablen Aussehen erneut verhaftet worden, oder dann sass er im Salon bei seinem Cousin und dachte nicht mehr an sein Rendez vous mit diesem Mann aus dem Pöbel…  

    Nachdem ich, für einen Tag, ein Hotelzimmer gemietet hatte, habe ich mich gewaschen, rasiert usw. Ich ass einige Kanapees und ging dann zum Bahnhof wo ich wie schon ngesagt den Baron nicht antraff. Dann habe ich meinen Eltern ein Telegramm geschickt um ihnen mein kommen mitzuteilen und nahm den Zug für "W".  

    Die Eisenbahnstrecke welche ich nahm ist einmalig in ihrer Art auf der ganzen Welt. In gewöhnlicher Reisender sah nbichts besonderes an ihr. Wenn ich durchs Fenster schaute, sah ich, dass wir denselben Fluss Mehrmals überquerten, man könnte meinen, dass der Brückenbau nichts kosten würden ! Man überquerte den Fluss auf Viadukten wo es möglich gewesen währe ohne diese kostspieligen Bauten durchzukommen wenn man das Tracee einige hundert Meter deplaziert hätte. Warum zum Teufel dieser Blödsinn ? Sind es Amateure die diese Souvenirs pèle-mêle   - 10 - Eisenbahnlinie gebaut haben ? Eh ja, es ist eine historische Linie, sie wurde tatsächlich von einem Amateur konzipiert, es war der Tsar ! Die Linie Moskau—Sankt Petersburg hätte laut den Plänen der Ingenieure eines Wettbewerbs gebaut werden sollen, das Parlament konnte sich aber nicht entschliessen welchen Plan sie annehmen sollen. Dem Tsar genügte dieses Theater nach einiger Zeit, er nahm eine topographische Karte und ein Lineal und zog einen geraden Strich von Moskau nach Sankt Petesburg umd sagte: "Hier wird die Eisenbahnlinie gebaut!  Das ist der Grund weshalb diese Linie keine Kurven hat. Sie geht in gerader Linie von einer Stadt zur anderen !

    Für einen Naturfreund und Förster wie ich's war, waren die Landschaften welche wir durchquerten wunderschön, man durchquerte Birkenwälder auf sandigem Boden und Kieferwälder mit Morast Boden von Rehen bewohnt, man fuhr mit Schilf umzingelten Bächen entlang woh sich zahllose Enten tummelten, usw, usw. 

    In "W" angelangt fand ich meine Eltern wieder. Es war ein Treffen nach langer angstvoller Zeit. Nachdem wir zusammen gegessen hatten gingen wir alle nach "S" wo meine Eltern wohnten. Es ist ein kleines Dorf, das sich nahe des Gutes befand wo ich meine Lehre gemacht hatte bevor ich im Technikum studierte.  

    Ein anderer Ort wo ich mit meinen Eltern wohnte befindet sich in Estland, wo ich geboren bin. Ich habe die Estländer immer geliebt, das heisst, das Volk von Estland, nicht zu verwechseln mit den sogenannten Intellektuellen welche mir schon immer im höchsten Grad antipathisch waren. Das sind Leute welche ihre Abstammung verleumdeten und Deutsche sein wollten. Diese Politik hatte sich entwickelt weil alle Grossgrundbesitzer immigrierte Deutsche waren. Leute welche z.B. Rebaue hiessen haben ihren Namen auf Fuchs abgeändert, was in ihren Augen weit besser klang als ihr Originalname. (Rebaue ist der estnische Namen von Fuchs). Zu jener Zeit war das in Estland gängig. Dann gab es noch die neureichen Esten, diejenigen welche sich in Spanien einen Nobeltitel und einen "verdeutschten" Namen gekauft hatten – Sie wollten nicht mehr Esten sein, sondern Deutsche aus dem baltischen Staaten !

    Zu Zeit von Hitlers grossem Ruhm hatte er alle baltisch Deutschen aufgerufen sich ihm anzuschliessen und dieses Gesindel ist ihm, fast Ausnahmslos gefolgt, schlussendlich konnten sie den Lohn ihrer Dummheit einkassieren. Jeder Este oder Litauer welcher glaubte Gebildet zu sein orientierte sich in Richtung Deutschland. Als dann die lettischen und estnischen Republiken proklamiert wurden, wollten diese Leute das Land regieren, Leute ohne Patriotismus, ja, ich sage ohne Patriotismus, ich leugne diesen Leuten das Recht ab sich Patrioten zu nennen. Ein Mann der die Nationalität seines eigenen Volkes verleugnet hat kann sich nicht anmassen dasselbe zu vertreten. Nachdem ich diese Bemerkung eingeflochten habe, finde ich, dass es für die Litauen und Esten das Beste währe wenn sie wieder unter russischer Kontrolle leben würden. Mit der Zeit würden diese Völker vielleicht lernen was Patriotismus ist, wie man denken spüren muss wenn man die Interessen seines Volkes wahren will.

    Das Dorf in dem meine Eltern wohnten war sehr gut gelegen, es gab einen Weiher wo man fischen konnte und einen sehr schönen Wald.

    Mein Onkel, der Bruder meines Vaters hat als Freund den Chef der berittenen Polizei, welcher mir geraten hatte in die Schweiz zu gehen, denn, wenn man mit der politischen Polizei zu tun gehabt habe, befäne man sich auf einer Liste und würde immer wieder verfolgt, bis man in Sibirien landete. Dieser Mann war in diesem Beruf und musste die russische Taktik kennen. Nach langem überlegen habe ich mich entschlossen in meinen alten Wohnort, Kurlan, zurückzukehren und zwar indem ich über Finnland Schweden und Deutschland ging.

    Ich konnte meinen Plan jedoch nicht ausführen, da ich wieder verhaftet wurde.

     

    Souvenirs pèle-mêle   - 10 -

     

    -  Was meinst Du, werden sie uns zu Essen geben ? 

     


    4 commentaires
  • Samedi le 23 Janvier 2016

     

    10 heures sur mon balcon il fait 18°

     

    Souvenirs pèle-mêle  -9- 

    et voici un coup d'œil par ma fenêtre

     

     

     

    Souvenirs pèle-mêle  -9-

     

    Quatre semaines s'étaient écoulés depuis mon arrestation et toujours pas d'interrogatoire de la part des autorités, je commençais à me résigner à mon sort. Nous pimentions nos discussions de séquences d'humour macabre, ce qui valait mieux que de se laisser aller et de se poser continuellement des questions sur notre avenir. Nous nous familiarisions avec l'idée que nous allions être bannis en Sibérie, dans ce cas nous serions devenus fermiers. De penser qu'on pouvait être condamnés par un tribunal militaire a être passés par les armes ne nous épouvantait même plus. Nous en sommes convenus que ces méthodes étaient tout de même plus humaines que ceux du moyen-âge.

    En prévision des fêtes de Pâques nous avions commandé quelques friandises à l'hôtel. Nous avions garni la bouteille de limonade avec du papier aluminium récupéré sur les plaques de chocolat. Le jour de Pâques l'aide-gardien avait remarqué notre table décorée. Nous pensions lui faire plaisir en l'invitant à dîner, mais il refusait sous prétexte qu'il n'avait pas le temps.

    Nous n'avions aucune idée de ce qu'il en était du front de guerre. Un beau jour nous pouvions observer par notre petite fenêtre, qu'il y avait continuellement des avions qui se dirigeaient du côté du front, ce qui nous faisait supposer que la bataille avait repris. Nous avons même assisté quand un avion allemand avait été abattu, il glissait vers le sol, comme un oiseau blessé.Souvenirs pèle-mêle  -9-

    Un jour, M. était en train de se rouler des cigarettes, quand j'ai vu que le garde sur le mûr d'en face le visait, sans dire un mot je l'ai tiré parterre, ce qui lui a certainement sauvé la vie. M. était de grande stature et oubliait parfois qu'il ne devait pas se mettre dans la ligne de mire du gardien. M. m'avait remercié tout en ajoutant, peut-être ce ne serait pas si mal que ça, d'être surpris par la mort quand on ne s'y attend pas.

    On pouvait chercher de la lecture une fois par semaine à la bibliothèque de la prison, nous renoncions toutefois à lire ces livres sales et poisseux, d'un contenu insignifiant. Il y avait même une église de prison avec culte le dimanche matin, nous y allions uniquement par curiosité et pour passer le temps. A cette occasion j'ai demandé à M. s'il savait quelle chant d'église ne devait jamais être chanté dans une église. Il ne le savait pas, il ne devait pas être très familiarisé avec les chants d'église, sans quoi uil aurait dû savoir qu'il s'agissait du chant "C'est Toi oh mon Dieu qui m'a amené jusqu'ici dans Ta grande bonté" !

    Un jour nous avons constaté que les trains militaires se dirigeaient du front en direction de l'intérieur du pays, c'est donc la retraite ! Cela n'a pas duré longtemps pour que nous recevions l'ordre de nous préparer pour le départ. Nous n'avions pas beaucoup à préparer, sauf un coussin et une couverture pour chacun, choses que nous avions acheté auprès de la direction de la prison pour pouvoir dormir un peu mieux. Les services du dîner se trouvaient encore sur la table, nous les y laissions. Mon collègue M. possédait une boîte de salade de fruits, il les a pris avec-lui. Il régnait un tumulte sans pareille dans la prison, on entendait des portes qui s'ouvraient et se refermaient, des noms furent criés, il y avait aussi les nôtres. Cellule après cellule les  occupants sortaient et devaient défiler devant une table sur laquelle il y avait un amas de bracelet en fer, chacun de nous était décoré d'un de ces outils avant d'être amené dans la cour de la prison. Quand c'était notre tour nous constations que nous ne recevions pas de bracelets, cela me surprenait quelque peu. Plus tard on m'a mis au courant que des prisonniers provisoires politiques qui avaient une formation académique étaient dispensés de cette corvée, je ne sais pas si cela correspondait à la vérité ou pas.

    Dans la grande cour de la prison il n'y avait pas seulement les prisonniers de notre prison, mais ceux d'autres villes. Il régnait un bruit épouvantable, ce bruit provenait des chaînes avec lesquelles les mains et pieds des prisonniers étaient attachés, ainsi que des cris de commandement des gardiens et des cris d'un nouvel appel de contrôle des noms. 

    Au bout d'un heure nous étions prêts au départ. La colonne était composée de cinq rangs, je marchais à côté d'M. Avant de partir on a lu, à l'intention des soldats du convoi qui avaient pris position à gauche et droite de la colonne des prisonniers, les ordres suivants : ils devaient abattre avec leur sabre chaque prisonnier qui se baissait ou qui s'arrêtait. A l'intention des prisonniers il a été rappelé qu'ils n'avaient pas le droit de parler entre-deux, naturellement avec une nouvelle menace d'être abattu s'ils contrevenaient à ces ordres. Si ces gens avaient su combien on s'en fichait de ses ordres et menaces, (on était bien trop abrutis) ils auraient éventuellement proclamé d'autres punitions.  Sur la route en direction de la gare, M. a vu son vieux père sur le trottoir, il n'osait pas se faire reconnaître. Le front n'était pas bien loin, on entendait le tonnerre des canons, on voyait passer des transports de blessés, entre des draps blancs on voyait des corps humains et des taches rouges, on voyait beaucoup de choses mais aucune justice.

    Arrivés à la gare les prisonniers étaient formés en une longue chaîne et contrôlés une nouvelle fois, si jamais il en manquait un… Le train était composé d'environs 80 wagons marchandise, chaque wagon devait contenir 30 personnes, plus 4 soldats. Dans notre wagon nous étions 32 prisonniers enchaînés et 6 personnes en civil, le collègue M, ma petite personne, un juge de paix, un curé, 1 propriétaire de brasserie et un commerçant ainsi que des accompagnants composés de 4 soldats armés.

    L'état prenait vraiment soin de ses chers enfants, il leur fournissait une garde armée qui veillait à leur sécurité… nous pouvions donc dormir tranquillement.

    En cours de route nous avons constaté que chaque prisonnier avait reçu au départ quelques pains ainsi qu'une gamelle avec des services, avantage qui ne nous était pas acquis, du fait que nous achetions notre nourriture à l'hôtel nous ne figurions pas sur la liste du chef de cuisine de la prison. Notre dernier repas était le dîner à la prison, depuis plus rien. Il ne fallait pas songer à dormir, le wagon était trop petit pour permettre à tous de s'étendre parterre. Une grande partie était donc obligé de se tenir assis, cela nous rappelait encore plus vivement notre faim que si nous avons pu dormir. Le voyage de M. à Moscou avait duré 6 jours. Notre long convoi avait dû s'arrêter plusieurs fois par jour, en pleine campagne, sur une voie d'évitement, pour permettre à des trains militaires de passer.

    Dans les gares où il y avait une cuisine militaire, les prisonniers pouvaient recevoir une soupe chaude à la viande, nous par contre pas, nous n'avions pas de gamelle. Uniquement la boite de conserve, qui contenait la salade de fruits, pouvait nous servir de récipient. Aussi nous nous décidions de partager entre nous le contenu. Pendant ces six jours, nous avions pour toute nourriture la boîte de salade de fruits, ainsi qu'un demi litre de potage (à partager entre nous deux). Les trois premiers jours de cette cure d'amaigrissement par la faim furent les plus pénibles, ensuite nous nous y sommes habitués, nous fumions un peu plus, pour oublier la faim. Par chance nous avions pu acheter, avant de partir 250 cigarettes.

    Plus nous nous approchions de Moscou, plus le soleil tapait durement sur le toit en tôle de notre wagon, la chaleur devenait insupportable, mais il fallait la supporter, on s'habituait à ça aussi. Les lucarnes du wagon de marchandise avaient beau être ouvertes en permanence, cela ne contribuait en rien à rendre la température plus supportable.

    60 à 70 km avant Moscou le train s'est arrêté brusquement et on entendait des coups de fusils et des cris, un officier courrait le long du train en ordonnant de fermer les lucarnes d'aération. Quand le train s'est remis en route nos gardiens nous ont dit que quatre prisonniers avaient sauté par la lucarne d'un wagon quand le train roulait. A la fin du train il y avait un wagon à ridelles, sur lequel des prisonniers de guerre autrichiens servaient de gardes, c'est eux qui avaient tiré sur les fuyards. Ils n'en avaient touché aucun, ou n'avaient pas voulu les toucher.

    Notre voyage était insupportable jusqu'à maintenant, depuis que les lucarnes étaient fermées il l'était devenu encore plus, elles avaient quand-même laissé entrer un peu d'air. 

    Enfin nous étions arrivés au but, le train était arrêté à la gare aux marchandises de Moscou.  La place de la gare était sous surveillance militaire, tous les occupants des wagons devaient s'aligner sur la place, à côté du train pour un nouveau contrôle d'identité. Ils voulaient constater combien de prisonniers manquaient, puisqu'il y en a qui avaient sauté du train.  Après deux pénibles heures d'attente, et après lecture des ordres de comportement, la longue file grise s'est mise en route. Aux courbes de la route je pouvais constater qu'il y avait beaucoup de femmes parmi les prisonniers, certainement soupçonnées d'espionnage. Un des prisonniers qui marchait devant nous avait perdu en cours de route une des ses chaussures, il n'osait pas se baisser pour la ramasser, il était obligé de continuer pied nu sur les pavés brûlants. Notre but était la grande prison centrale de Moscou, ou il y avait place pour des milliers de prisonniers. C'est depuis cette prison centrale que partaient les déportations pour la Sibérie. Sur le terrain de cette prison il y avait même une grande église réservée aux prisonniers. Dans le grande halle de réception j'ai perdu de vue le collègue M. je ne l'ai jamais revu, nous avions pourtant échangé nos adresses, a t-il été banni ou même fusillé, je ne connais pas son destin.

    Dans la grande halle de la prison tous les prisonniers étaient contrôlés, même leurs cigarettes étaient cassées pour contrôler s'ils ne contenaient pas quelque chose d'interdit. Par chance je voyais passer l'aide gardien que je connaissais et je lui demandais d'intervenir pour qu'on ne casse pas mes cigarettes, ce qu'il avait effectivement obtenu.

    On m'a mis, avec deux frères, les barons R. dans une cellule prévue pour deux , pour le troisième occupant il y avait une paillasse. Même en prison ces barons au sang bleu estimaient qu'il fallait observer une politique de classes… l'un demandait à l'autre : "Harald de quel côté préfères-tu dormir, en indiquant les deux lits. J'ai fait remarquer à ces Messieurs les barons, qu'ici il n'existait plus de différence de classes, et qu'il était plus équitable que chacun d'entre nous utilise la paillasse à tour de rôle afin que chacun puisse apprendre à connaître les avantages de la paillasse. 

     

    Souvenirs pèle-mêle  -9-

     

     

     

    Samstag, den 23. Januar 2016

     

    10 Uhr auf meinem Balkon hat es 18°

    Souvenirs pèle-mêle  -9-

    und hier ein Blick aus meinem Fenster

     

     

    Souvenirs pèle-mêle  -9-

    Gemischte Erinnerungen  -9- 

     

    Vier Wochen waren schon vergangen seit meiner Verhaftung und ich bin immer noch nicht vorgenommen worden, ich beginne mich in mein Schicksal zu resignieren. Wir würzten unsere Gespräche mit makabren Witzen, was immer noch besser war als ständig über unsere Zukunft zu studieren. Wir gaben uns damit ab, dass wir nach Sibirien verbannt werden und dort Farmer würden. Zu denken, dass wir von einem Militärgericht verurteilt und hingerichtet würden entsetze uns nicht einmal mehr. Wir sind übereingekommen, dass diese Methoden immer noch humaner waren als diejenigen vom Mittelalter.

    Für Ostern hatten wir im Hotel einige Gute Sachen bestellt. Wir hatten die Limonadenflasche mit Silberpapier das wir von Schokoladetabletten her hatten. Am Ostersonntag hatte der Wärter unsern dekorierten Tisch beachtet. Wir wollten ihm eine Freude machen und hatten ihn zum Essen eingeladen, aber er sagte dass er keine Zeit habe…

    Wir hatten keine Idee wie es an der Kriegsfront aussah. Eines Tages sahen wir durch unser kleinem Fenster, dass immer wieder Flugzeuge in Richtung der Front flogen, was wahrscheinlich bedeutete, dass die Kämpfe wieder zugenommen hatten. Wir konnten sogar beobachten wie ein Flugzeug getroffen und langsam, wie ein verletzter Vogel zu Boden geleitete. Souvenirs pèle-mêle  -9-

    Eines Tages rollte sich "M" eine Zigarette beim Fenster und ich sah dass der Wächter auf der Mauer auf ihn zielte. Ohne ein Wort zu sagen, habe ich ihn zu Boden gerissen, was ihm sicher das Leben gerettet hatte. "M" war von grosser Statur und vergass hin und wieder, dass er sich nicht vors Fenster stellen durfte. "M" hatte sich bedankt, fügte aber bei, dass es vielleicht nicht schlechter währe, vom Tod überrascht zu werden, wenn man gar nicht daran dachte.

    Einmal in der Woche konnte man Lektüre in der Gefängnisbibliothek holen. Wir verzichteten aber diese schmutzigen Bücher, von unbedeutendem Inhalt zu lesen. Es gab sogar eine Gefängniskirche mit Kultus am Sonntagmorgen, wir gingen auch hin, einzig aus Kuriosität und zum Zeitvertreib. In diesem Zusammenhang frug ich "M" welches Lied wir in einer Kirche nicht singen sollten. Er wusste nicht, auch erklärte ich ihm, dass es sich um folgendes handelt: Du, oh mein Gott hast mich, in Deiner grossen Liebe bis hierher geführt!"

    Eines Tages stellten wir fest, dass alle Züge in Richtung Landesinnere fuhren, es ist also Rückzug ! Es dauerte nicht lange bis auch wir den Rückzug begannen. Wir hatten nicht viel vorzubereiten, ein Kissen, eine Wolldecke für jeden, Sachen die wir bei der Gefängnisdirektion gekauft hatten um ein wenig besser schlafen zu können. Das Besteck befand sich noch auf dem Tisch, wir liessen es dort liegen. "M" besass eine Büchse Fruchtsalat die er natürlich mitnahm. Es herrschte ein riesen Tumult, man hörte Türen öffnen und zuknallen, Namen wurden aufgerufen. Auch unserer. Aus einer Zelle nach der anderen mussten die Inhaftierten rauskommen und vor einem mit eisernen Armbänder beladenen Tischen vorbei ziehen und je ein solches beziehen und dann in den Hof gehen. Als wir daran kamen erfuhren wir mit Erstaunen dass wir keines bekamen. Später hatte man mir erklärt, dass politische, provisorische Häftlinge welche akademisch geschult waren nicht angekettet werden durften, ich weiss nicht ob dies der Wahrheit entspricht.

    Im grossen Hof des Gefängnisses waren nicht nur wir, sondern auch Gefangeneaus anderen Landesgegenden. Es herrschte ein entsetzlicher Lärm, dieser Lärm stammte von den Ketten an denen de Gefangenen angeschnallt waren, aber auch von den ununterbrochenen Abrufen der Namen zwecks irgend einer Kontrolle.  

    Nach einer Stund waren wir bereit zum Abzug. Die Abzugskolone bestand aus fünf Rängen, ich marschierte neben "M". Vor dem Abgang wurde den bewachenden Soldaten die rechts und links der Kolone aufgestellt waren, folgende Order vorgelesen: Sie müssen mit ihrem Säbel jeden Gefangenen der sich duckte oder der anhielt niederschlagen. Den Gefangenen wurde wiederholt, dass sie untereinandr nicht sprechen durften, natürlich mir erneuter Drohung niedergemetzelt zu werden. Wenn diese Leute gewusst hätten wie uns diese Order und Drohunge egal wahren, (wir waren dazu viel zu amorph) hätten sie eventuell andere Strafen vorgesehen… Auf dem Weg zum Bahnhof sah "M* seinen alten Vater auf dem Trottoir, er traute sich nicht ihm ein Zeichen zu geben. Die Front musste nicht sehr weit entfernt sein, man hörte das Donnern der Kanonen, man sah Verletztentransporte, zwischen den weissen Tüchern mit roten Flecken. Man sah vieles, nur keine Gerechtigkeit.

    Am Bahnhof angelangt mussten die Gefangenen eine ange Kette bilden damit ein neues Mal kontrolliert werden konnte ob niemand fehlt… Der Zug bestand aus ca. 80 Güterwagen à je 30 Personen plus 4 Soldaten. In unserem Wagen waren wir 32 angekettete Gefangene und 6 Zivilpersonen: "M" und meine Wenigkeit, ein Richter, ein Pfarrer, ein Brauereibesitzer, ein Geschäftsmann und die 4 bewaffneten Soldaten.

    Der Staat hegte seine Kinder wirklich gut, er gab ihnen sogar bewaffnete Leibwächter die sich um ihre Sicherheit kümmerten, wir konnten auf beiden Ohren schlafen.

    Unterwegs stellten wir fest, dass jeder Gefangene vor der Abfahrt einige Brote und eine Gamelle mit Besteck. Da "M" und ich unser Essen aus dem Hotel bezogen, figurierten wir nicht auf der Liste der Gefängnisküche. Unser letztes Essen war im Gefängnis, seither nichts mehr. Schlafen konnte man auch nicht, der Wagen war zu klein dass alle liegen konnten. Ein Grossteil war also gezwungen zu stehen oder zu sitzen, dadurch mussten wiur noch mehr an unseren Hunger denken. Die Reise von M. bis Moskau dauerte 6 Tage. Unser langer Zug musste jeden Tag mehrmals anhalten um Militärzüge vorbei gehen zu lassen.

    In den Bahnhöfen wo eine Militärküche installiert waren, konnten die Gefangenen eine warme Suppe mit Fleisch fassen, aber nur wenn man deine Gamelle hatte. Somit entschlossen wir uns den Fruchtsalat zu essen, damit wir dann die Fruchtsalatbüchse zum fassen der Suppe benützen konnten. Während diesen sechs Tagen hatten wir somit mur einen halben Liter Suppe pro Tag den wir unter uns zwei teilen mussten. Während den drei ersten Tagen war diese - durch Hunger aufgezwungene - Abmagerungskur am mühsamsten, dann gewöhnte man sich daran, wir rauchten etwas mehr um den Hunger zu vergessen. Zun Glück hatten wir vor der Abfahrt 250 Zigaretten kaufen können.

    Um so mehr wir uns Moskau näherten, um so härter schlug die Sonne auf das Blechdach unseres Wagens. Man musste es ertragen, die Hitze wurde fast unerträglich aber auch an das gewöhnte man sich. Obschon die Luken ständig offen waren konnte die Temperatur nicht erträglicher werden.

    Souvenirs pèle-mêle  -9-60 à 70 Km vor Moskau stoppte der Zug plötzlich, man hörte Schüsse und Schreie, ein Offizier sprang dem Zug entlang und befahl die Lüftungsluken zu schliessen. Als der Zug wieder weiterfuhr, tagten unser Wachen, dass 4 Gefangene aus dem fahrenden Zug, aus einer Luke gesprungen seien. Am Ende des Zuges war ein offener Wagen auf dem österreichische Gefangene als Wache fungierten, diese hatten auf die fliehenden geschossen. Sie hatten aber niemand getroffen oder nicht treffen wollen

    Unsere Reise war bisher unerträglich, ist es aber noch mehr geworden seit die Luken geschlossen waren, als sie offen waren gaben sie doch ein wenig Luft.  

    Endlich sind wir am Ziel angelangt, der Zug hat am Güterbahnhof von Moskau angehalten. Der Bahnhofplatz war unter militärischer Kontrolle, alle Gefangenen mussten aaussteigen und sich neben dem Zug aufstellen zwecks einer neuen Identitätskontrolle. Sie wollten feststellen wieviel Gefangene fehlten da ja welche aus dem Zug gesprungen waren. Nach zwei unangenehmen Stunden mit erneuter Deklamation der Verhaltungsorder, setzte sich die lange Kolonne in Bewegung. In den Kurven konnte ich feststelen, dass sich auch viele Frauen unter den Gefangenen befanden, Souvenirs pèle-mêle  -9-wahrscheinlich unter Spionageverdacht, Einer der Gefangenen die vor uns marschierte, hatte unterwegs einen Schuh verloren, er wagte es aber nicht sich zu bücken, er war gezwungen Barfuss auf den heissen Pflastersteinen weiterzugehen. Unser Ziel war das grosse Zentralgefängnis von Moskau wo Platz für tausende von Gefangene war. Von diesem Gefängnis aus gingen die Abtransporte nach Sibirien. Auf dem Boden dieses Gefängnisses gab es sogar eine grosse, für die Gefangenen reservierte Kitrche. Im grossen Empfangssaal habe ich "M" aus den Augen verloren. Ich habe ihn nie wiedergesehen, obschon wir unsere Adressen ausgetauscht hatten. Ist er verbannt worden oder sogar erschossen, ich kenne sein Los nicht.

    In dieser grossen Halle wurden alle Gefangenen kontrolliert, sogar ihre Zigaretten wurden zerbrochen um zu schauen ob sich nichts verbotenes drinnen befand. Zum Glück sah ich einen Wächter der mich kannte, er konnte es erreichen, dass meine Zigaretten nicht kaput gemacht wurden.

    Man steckte mich in eine Zweierzelle, mit zwei Brü
    dern, die Barone "R", für den dritten gab es eine Strohmatte. Sogar im Gefängnis glaubten diese blaublutigen Barone sie müssen ihre Klassenpolitik beibehalten. Der einte sagte zum anderen, indem er auf die beiden Bette wies: "Harald, auf welcher Seite willst Du schlafen" ? Ich machte diesen beiden Barone klar dass es hier keine Klassendifferenz mehr gibt und dass es gerechter sei wenn jeder von uns drei, einer nach dem anderen sich von den Vorzügen der Strohmatratze überzeugen könne

     

    Souvenirs pèle-mêle  -9-

     

    Gruss aus Russland

     

     

     

     


    6 commentaires
  • Mardi le 19 Janvier 2016

     

    10h25 sur mon balcon il fait 0°

    Souvenirs pèle-mêle  -8-  

    et voici le coup d’œil par ma fenêtre

     

     

     

    Souvenirs pèle-mêle  -8-

     

     

    Arrivé à la prison, ce fut la visite corporelle, on devait remettre tout ce qu'on avait en poche, au bureau de la prison, c'est à dire on m'avait tout pris, ce qui est plus juste comme description.

    En tant que, sois-disant prisonnier politique provisoire, on avait le droit de commander ses repas au dehors.Souvenirs pèle-mêle  -8-

    Quand toutes les formalités étaient terminées on m'avait présenté ma "chambre", une cambuse étroite, lugubre, une toute petite fenêtre à la hauteur du plafond, garni de rideaux suédois (c'est ainsi que l'on surnomme les barreaux). Un lit en fer était fixé au mur avec des charnières, le jour il était rabattu avec le matelas contre le mur et cadenassé. Il y avait aussi une petite table avec un tabouret. Un bidon en fer, avec un couvercle en bois,servait de toilettes, les occupants devaient chaque matin les vider et nettoyer personnellement. Les prisonniers politiques provisoires n'étaient pas astreints à ce travail, ni au nettoyage de leur cellule, c'est d'autres prisonniers qui devaient le faire.

    Dans la solitude de ma cellule j'ai souvent pensé aux paroles de mon maître d'école, quand il nous disait, entre autre, "il n'y a que les coupables qui sont mis en prison et pas des innocents" disait-il cela par ignorance ou bien faisait-il sciemment de la propagande pour l'état ? Je ne me souviens plus en quelle année, le ministre de l'instruction avait été assassiné par un étudiant inconnu, immédiatement le Gouvernement a mis en scène une véritable terreur de'arrestations suite à quoi tous les prisons débordaient d'étudiants, mon maître d'école ignorait-il cela ? C'est du temps que j'allais à l'école que cela c'est passé.

    La vue par la fenêtre de ma cellule était des plus modestes. Sur la droite on voyait une partie du toit du bâtiment voisin, ensuite un mure d'enceinte sur lequel un gardien armé veillait, et au loin on pouvait apercevoir, de l'autre côté de la rivière, un petit bout de la voie des chemins de fer. En grimpant sur le tabouret on voyait un peu plus, mais cela nous était strictement interdit. Le garde sur le mur avait ordre de tirer sans avertissement . Le gardien racontait qu'une fois, un prisonnier, qui était coiffeur, avait tressé une chaîne avec des cheveux humains,  il était tellement occupé à tresser, pour mieux voir il était monté sur le tabouret, on l'avait trouvé mort dans sa cellule, la tête trouée pat une balle du gardien ! Il avait interrompu son travail pour toujours.

    Un jour j'ai constaté qu'il n'y avait pas que les hommes qui pouvaient être sans cœur, ça existait aussi parmi les oiseaux inoffensifs.

    Un moineau s'était installé confortablement dans un nid Souvenirs pèle-mêle  -8- d'hirondelles pour couver dans cette maisonnette toute prête ses œufs.  Les hirondelles, véritables propriétaires des lieux, étaient-elles pas encore rentrés du sud, ou bien autre chose les avait-il empêché de reprendre possession de leur maison, toujours est-il que le couple de moineaux occupait les lieux et selon l'habitude des moineaux cela était accompagné d'un joyeux concert. Quand on est obligé de rester tout seul dans une cellule, on reçoit, comme l'aveugle, une oreille plus fine.  Tous les jour j'observais de loin ce couple de moineaux, quand un jour j'ai dû assister à quelque chose d'extraordinaire,  les propriétaires du nid étaient revenus et tentaient d'en chasser les intrus, sans y parvenir. La maman moineau, en train de couver, ne se laissait pas distraire par le bruit que faisaient les hirondelles. Les hirondelle ne cessaient pas de voler autour de leur nid et piquaient de temps en temps avec leur bec contre l'ouverture de ce dernier. Ouverture par laquelle le tête de la maman moineau apparaissait. Plus tard j'ai constaté que ce n'était pas un seul couple d'hirondelles mais toute une horde qui était en train de colmater l'ouverture, c'est à dire la porte d'entrée du nid. C'est le changement de couleur de la partie que les hirondelles étaient en train de construire qui n'avait rendu attentif à ce qu'ils faisaient. C'est une bien cruelle punition que les hirondelles avaient inventé pour se venger, elles emmuraient tout simplement le moineau vivant, puisqu'il refusait de quitter le nid ! Combien n'aurai-je pas aimé intervenir pour venir en aide au pauvre moineaux, mais moi aussi j'étais prisonnier, mais pas encore emmuré.

    Le matin, un hôtel me faisait apporter le petit déjeuner, tout comme le dîner et le souper, évidemment à mes frais. Pendant la journée on devait se promener dans la cour rectangulaire pendant un quart d'heure. On devait marcher en cercle, sans parler aux autres détenus, un gardien se baladait au milieu du cercle et veillait à ce que personne ne transgresse cette interdiction.

    Souvenirs pèle-mêle  -8- Du fait que nous n'avions pas le droit de nous raser nous mêmes, c'est un autre détenu qui officiait comme barbier, nous pouvions le demander une fois par semaine. C'était un polonais qui était détenu pour fabrication de fausse monnaie qui jouait au coiffeur.

    Comme je me trouvais dans une cellule à une seule place, les journées semblaient bien plus longues que si j'avais été dans une cellule à plusieurs. Lors d'un des contrôles périodiques j'ai demandé à un aide surveillant que je connaissais de m'attribuer un compagnon de cellule, mais pas n'importe qui, quelqu’un qui correspondait à mon niveau.

    Quelques jours plus tard ce fut chose faite, j'avais un Souvenirs pèle-mêle  -8- compagnon, le gardien l'avait amené, avec une paillasse pour couchage. Mon collègue de captivité marchait continuellement de la porte vers la fenêtre, aller et retour, il gémissait et s'agrippait à sa tête, ouvrait le bouton de son col et le refermait nerveusement au bout d'un moment. Ses chaussures et ses habits étaient dans un triste état, comme ceux d'un vagabond.

    Finalement je regrettais presque d'avoir demandé un compagnon pour être moins solitaire. Ce bonhomme m'était des plus antipathique de par son comportement. Il continuait inlassablement sa marche, aller – retour. Il balbutiait des mots incompréhensibles, finalement, n'y tenant plus, je lui disais en russe qu'il tard et que c'était le moment de dormir, s'il ne le pouvait pas qu'il prenne au moins égard à son compagnon de cellule. Sur quoi il s'est jeté sur sa paillasse et s'est tenu tranquille. Le lendemain matin il s'était quelque peu calmé. Nous nous sondions mutuellement pour savoir qui était qui. Au cours de cette curieuse manière de faire connaissance j'ai découvert que nous nous connaissions déjà, pas personnellement mais par correspondance. Lui aussi travaillait sur un grand domaine en tant que forestier.

    Souvenirs pèle-mêle  -8- Collègue M. m'a raconté son histoire, et ses suppositions pour quelle raison on l'avait arrêté, Comme chez moi, chez ui aussi tout le monde s'est enfoui à l'approche de la guerre. Comme moi, M. s'était résolu de ne pas s'enfouir et de rester. En prévision de cela il s'était construit un refuge dans la réserve d'animaux sauvages. Il avait prévu qu'en cas d'urgence il pouvait s'y réfugier et laisser passer la guerre sans y être mêlé. Il y avaient apporté les choses les plus nécessaire tel que draps, literie, habits nourriture etc. Chaque nuit il dormait dans ce refuge, il ne voulait pas être surpris par la guerre en dormant dans son lit, sans possibilité de fuite. Quand un jour, ses provisions de viande était arrivée au bout, il s'était décidé d'abattre un cerf de la réserve. Il en avait dépisté un et l'avait raté avec un premier tir, il ne pouvait pas tirer une deuxième fois, la bête avait disparue.

    "M" pensait en lui-même, si je ne suis pas arrivé à mes fins cette fois, j'y parviendrais demain… Il n'en avait plus l'occasion, le lendemain on l'avait arrêté. L'officier de police lui avait demandé s'il possédait des armes, si oui il devait les montrer. Quand il a contrôlé le fusil de chasse et avait constaté qu'il avait servi récemment, il avait arrêté "M".

    On le soupçonnait d'avoir tué un cosaque russe, cosaque qu'on avait trouvé à une distance d'environs 2 km sur la grande route. Le calibre de la munition de son arme correspondait à celle qui avait tué le cosaque. "M" était dans l'impossibilité de prouver son innocence.

     

     

     

    Souvenirs pèle-mêle  -8-

     -   Masha, ich Dir neue Frau vorstellen, Regierung hat mir geschenkt zur Fortpflanzung, du schlafen jetzt mit Hühner !  

     

     

     

    Dienstag, den 19. Januar 2016 

    10h25 auf meinem Balkon hat es 0°

    Souvenirs pèle-mêle  -8-  

    und hier ein Blick aus meinem Fenster :

     

     

     

    Gemischte Errinnerungen  -8- 

     

    Im Gefängnis angelangt war als erstes die Leibesvisite, man musste alles im Büro abgeben was wir auf uns hatten, man hat mir alles weggenommen ist der richtige Ausdruck.

    Als sogenannten politischer provisorischer Gefangener hatte man das Recht sein Essen von ausserhalb des Gefängnisses kommen zu lassen.

    Als alle Formalitäten beendigt waren zeigte man mir mein "Zimmer", ein schmales, düsteres Loch, ein ganz kleines Fenster, ganz oben an der Decke, mit schwedischen Gardienen (Gitter). An der Wand, mit Scharnieren festgemacht, ein eisernes Bett, tagsüber war es zusammengeklappt an der Wand mit einem Vorhängeschloss. Es hatte auch einen kleinen Tisch und einen Hocker. Ein eiserner Kübel mit einem Holzdeckel diente als WC, die "Bewohner" mussten denselben jeden Morgen selber leeren und reinigen. Die politischen, provisorischen Gefangenen mussten dies nicht tun, andere Gefangene mussten es für sie tun, wie auch das reinigen der Zelle.  

    In der Einsamkeit meiner Zelle musste ich an die Worte meines Schullehrers denken, er sagte uns unter anderem "Es werden nur Schuldige ins Gefängnis gesteckt keine Unschuldige" sagte er dies aus Ignoranz oder machte er bewusste Propaganda für den Staat ? Ich erinnere mich nicht mehr wann, wurde der Instruktionsminister von einem unbekannten Studenten ermordet, sofort hatte die Regierung eine wahre  Schreckensherrschaft inszeniert, mit Massenverhaftungen, die Gefängnisse waren mit Studenten überfüllt, es war als ich zur Schule ging. Wusste mein Lehrer dies nicht ?  

    Die Sicht aus meinem Fenster war sehr Bescheiden. Rechts sah ich einen Teil des Daches vom Nachbarhaus und dahinter die Umfriedungsmauer auf welcher ein bewaffneter Wärter Wache hielt.  Im Weiten konnte man, auf der anderen Seite des Fluses ein kleines Stück der Eisenbahnlinie sehen. Wnn man auf dedn Hocker kletterte sah man etwas mehr, dies war uns aber streng verboten. Der Wärter auf der Mauer hatte Befehl ohne Mahnung zu schiessen. Der Wächter hat uns erzählt, dass einmal ein Gefangener der den Coiffeur spielen musste, mit menschlichen Haaren eine Kette bastelte und dazu immer wieder auf den Hocker stieg, eines Tages tot in seiner Zelle gefunden worden, der Kopf von einer Gewehrkugel durchbohrt ! Er hatte seine Arbeit für immer aufgegeben.  

    Eines Tages hatte ich erfahren, dass nicht nur die Menschen Herzlos sein konnten, auch unter den harmlosen Vöglein gibt es sowas.Souvenirs pèle-mêle  -8-

    Ein Spatz hatte sich einem Schwalbennest niedergelassen um seine Eier zu brüten, glücklich dieses fix fertige Haus gefunden zu haben. Die Schwalben, Besitzer dieses Nestes sind wahrscheinlich noch nicht aus dem Süden zurückgekommen oder sind Unterwegs aufgehalten worden. Wie dem immer sei, ein Spatzenpaar hatte es sich gemütlich gemacht, laut Gewohnheit der Spatzen war dies von einem fröhlichen Geschnatter begleitet. Wenn man gezwungen ist tagelang allein in einer Zelle zu sein, entwickelt sich das Gehör so dass man jedes geringste Geräusch hört.  Seit Tagen beobachtete ich das Spatzenpaar von weitem, als ich eines Tages etwas ausserordentliches erleben musste, die Besitzer des Nestes waren zurückgekommen und versuchten die Eindringlinge zu verscheuchen. Die Mutter Spatz war am brüten und lies sich vom Lärm der Schwalben nicht stören. Die Schwalben flogen ununterbrochen um ihr Nest und stechen immer wieder mit dem Schnabel gegen den Eingang. Eingang an dem der Kopf der Mutter Spatz erschien. Später habe ich festgestellt, dass nicht nur ein Paar Schwalben sondern eine ganze Horde die den Nesteingang zupflasterten. Es ist eine sehr grausame Strafe welche die Schwalben erfunden hatten um sich zu rächen, sie sperrten den Spatzen ganz einfach lebend ein! Wie gerne hätte ich eingegriffen um den armen Spatzen zu helfen, aber auch ich bin eingeschlossen, abe noch nicht eingemauert…  

    Am Morgen, zu Mittag und am Abend brachte mir das Hotel mein Essen, natürlich auf meine Kosten. Jeden Tag mussten wir während einer Viertelstunde im rechteckigen Hof im Kreis marschieren. Wir durften nicht mit den Nachbaren sprechen, ein Wächter war mitten im Kreis und passte auf dass niemand diesem Verbot zuwider handelte.

    Da wir nicht das Recht hatten uns selber zu rasieren, musste ein anderer Gefangener den Barbier spielen. Es war ein Pole welcher wegen Falschgeld Herstellung inhaftiert war.

    Da ich in meiner Zelle allein war, ging die Zeit viel langsamer vorbei als wenn wir mehrere gewesen wären. Anlässlich einer periodischen Kontrolle hatte ich einem Wächter gefragt, ob es nicht möglich wäre einen Zellengenossen zu erhalten, aber nicht irgendeinen, sondern einen mit dem man reden könne.  

    Einige Tage später bekam ich einen Zellengenossen. Der Wächter hat ihn hereingebracht, mit einer Matratze auf dem Buckel. Mein neuer Gefangenschafts Kollege marschierte ständig von der Türe zum Fenster, hin und her, er wimmerte und hielt sich am Kopf, öffnete und schloss ständig seinen Hemdkragen. Seine Schuhe und Kleider waren in einem traurigen Zustand, wie diejenigen eine Vagabunden.  

    Schlussendlich bereute ich fast einen Compagnon verlangt zu haben um weniger allein zu sein. Dieser Kerl war mir wegen seinem Benehmen sehr antipathisch. Er hörte nicht auf hin und her zu gehen. Er stammelte ständig unverständliche Worte, schlussendlich hielt ich's nicht mehr aus und sagte ihm auf russisch, es sei Zeit zum schlafen, wenn er nicht schlafen könne soll er doch auf seinen Zellengenossen aufpassen. Da hat er sich auf seine Matratze gestürzt und ist ruhig geblieben. Am anderen Morgen hatte er sich etwas beruhigt. Wir sondierten uns gegenseitig um zu erfahren, wer wer ist… Während dieser komischen Art Bekanntschaft zu schliessen, erfuhr ich, dass wir uns kannten, nicht persönlich, aber  durch Korrespondenz. Auch er arbeitete auf einem grossen Gut als Förster.

    Kollege "M" hat mir seine Geschichte erzählt und seine Annahme weshalb er verhaftet worden sei. Wie bei uns ist bei ihm alles geflüchtet als die Kriegsfront sich näherte. Wie ich hatte "M" beschlossen nicht zu fliehen, da zu bleiben. Vorsichtig hatte er für sich in der Wildreserve eine Hütte gebaut. Er hatte vorgesehen dass er sich im Notfall dort verstecken könnte und den Krieg vorbeziehen zu lassen ohne davon erfasst zu werden. Er hatte in seiner Hütte eine Reserve der notwendigsten Sachen wie Esswaren, Kleider, Bettwäsche usw. angelegt. Jede Nacht schlief er in seiner Hütte, er wollte nicht in seinem Bett, ohne Fluchtmöglichkeit, überrascht werden. Als eines Tages seine Fleischreserve ausgegangen war, entschloss er sich einen Hirsch zu schiessen. Er hatte einen gesichtet und hatte ihn aber mit dem ersten Schuss verpasst und kam nicht mehr dazu ein zweites Mal zu schiessen, der Hirsch war verschwunden. Er sagte sich, "Wenn nicht heute, so werde ich ihn Morgen erfassen"… er kam nicht mehr dazu, am folgenden Morgen ist er derjenige der gefasst wurde…  Der Polizeioffizier der in gefasst hatte fragte ihn ob er eine Waffe habe, er hatte ja gesagt und musste sie zeigen. Natürlich sah der Offizier sofort, dass damit vor kurzem geschossen worden war, auch hatten sie ihn verhaftet.

    Man verdächtigte ihn einen russischen Kosaken, den man in ungefähr 2 Km von seinem Versteck entfernt gefunden hatte, erschossen zu haben. Das Kalliber der Munition entsprach demjenigen seines Jagdgewehrs, M war nicht in der Lage seine Unschuld zu beweisen…  

     

     

    Souvenirs pèle-mêle  -8-


    4 commentaires
  • Vendredi le 15 janvier 2016 

    11 heures sur mon balcon il fait 3°

    Souvenirs pèle-mêle  - 7 -  

    et voici le coup d'œil par ma fenêtre

     

     

    Souvenirs pèle-mêle  -7-    

    Suite du récit de mon père

     

    Arrestation camouflée

    Un jour je me suis décidé de faire une cavalcade dans les bois, aller voire ce que devenait le dernier des 12 gardes de chasses, le vieux "M", qui ne s'était pas enfoui. Je l'ai trouvé en bonne santé, dans son poulailler en train de nourrir ses poules.

    On n'avait pas à craindre de braconniers, pour le moment il n'y en avait pas de signalé dans le coin, et si on en rencontrait un, cela aurait certainement était un soldat, contre lequel on ne pouvait pas intervenir, on pouvait tout au plus regarder et laisser faire.Souvenirs pèle-mêle  - 7 -

    Après le dîner, que je prenais de nouveau dans mon appartement, je faisais une sieste car depuis quelques nuits je n'arrivais pas à dormire. Subitement des coups frappés à ma porte me réveillèrent. Quand j'ai ouvert la porte je me suis trouvé en face d'un officier de police, qui s'est présenté et m'a dit qu'il devait faire des investigations au sujet des pillages qui avaient eu lieu ici, qu'il serait bon que je l'accompagne à "T", où se trouvait le commandement. En tant que mandataire du prince je devais y paraître personnellement. Comme il constatait que je portais des pantalons de cavalier, il me demandait si je voulais faire les 23 km à cheval, sur quoi je lui répondais que cela m'était égal, sur quoi l'officier de police me disait qu'il préférait si nous y allions en char, que cela faisait plusieurs jours qu'il n'avait pas quitté sa selle. Alors je donnais l'ordre au petit garçon d'écurie d'atteler deux des vieux chevaux et je disais au menuisier de nous servir de cocher. J'avais donné au tanneur à "T" 8 belles peaux de renard pour qu'il les tanne, comme l'occasion se présentait d'aller les chercher, je pris dans le coffre-fort 50 Roubles et nous nous mettions en route. L'officier de police était assis à mes côtés et 6 soldats policiers suivaient à cheval. Quand je me suis retourné j'ai vu mon Treff qui courrait derrière nous  J'ai fait arrêter le char et j'ai donné l'ordre à Treff de retourner à la
    maison. D'habitude Treff était très obéissant, mais aujourd'hui il avait de la peine d'obéir. Le trajet s'est passé assez silencieusement, l'officier de police était devenu avare de ses paroles, ce que j'attribuais à la fatigue.

    Quand je lui ai offert une cigarette, il l'a accepté avec remerciements et l'a mise dans sa boîte de cigarettes et a allumé une des siennes, était-ce intentionnellement ou préférait-il fumer sa propre marque ?

    Arrivé à "T" on est entré dans la cour du bâtiment officiel. J'ai demandé au cocher de nourrir les chevaux qu'on allait rentrer à la maison dans 2 à 3 heures. J'ai pénétrai à l'intérieur du bâtiment où l'on me pria d'attendre dans la salle d'attente et on m'y abandonna. Subitement une impression d'emprisonnement me submergea et quand, par la fenêtre je voyais un avion je souhaitais qu'il atterrisse devant ma fenêtre et qu'il m'emporte au loin… 

    J'attendais depuis plus de ¾ d'heures et ma patience arrivait au bout, je sortais dans le couloir et je constatais qu'il y avait une garde avec un fusil muni d'une baïonnette, à nouveau cette sensation d'être prisonnier m'envahit… pourtant il n'y avait aucune raison, on m'avait prié bien poliment de bien vouloir venir en ville afin d'y mettre les événements sur protocole. Quand j'ai demandé au soldat de garde où se trouvait la chancellerie, il m'a dit que je n'avais qu'à attendre, on m'appellerait. Encore une ½ heure s'était écoulée quand la porte s'est ouverte et un monsieur en uniforme est apparu, il tenait un petit billet dans sa main, billet qui ressemblait à celui que les soldats m'avaient donné lors de la réquisition, il me dit cérémonieusement que selon l'ordre du général "W" j'étais en état d'arrestation, soupçonné d'espionnage. Point à la ligne. Le petit billet fut mis dans une grande enveloppe jaune, laquelle fut collée et remise à un soldat avec l'ordre de m'amener au quartier général de la police. Arrivé là-bas on disait que l'on ne savait pas que faire de moi, que je devais aller à "M", ville éloignée d'environs 80 km sur quoi je répondais, pas de problème, je peux y aller tout de suite en le train, qu'il fallait me dire où je devais m'annoncer - j'avais oublié que j'étais en état d'arrestation. Le réponse du "tout-puissant" fut : "vous, fermez-là, c'est moi qui décide et pas vous". Il n'était pas question de continuer mon périple le même jour, on m'a poussé dans une cellule dans laquelle se trouvaient déjà deux individus. On ne recevait naturellement rien à manger, pour qu'on puisse mieux dormir. Petit à petit je me rendais compte dans quelle situation délicate je me trouvais, mais je ne pouvais rien faire, d'autres décidaient maintenant sur mon sort.

    Á part le complet que j'avais sur le dos ainsi que mon manteau de pluie j'avais mon portefeuille avec quelques billets de loterie de la Croix-Rouge et les 50 rouble que j'avais pris pour payer le tanneur je n'avais rien.

    Je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit, premièrement je n'avais pas sommeil et deuxièmement mes pensées étaient occupées à tenter de comprendre ma situation.

    Environs à 8 heures du matin, c'était un dimanche, on m'emmenait au bureau de la prison où je retrouvais le fonctionnaire "poli". Je devais décliner mon identité, un secrétaire tapait le tout à la machine sur un formulaire. Une heure plus tard, un soldat avec son fusil entrait dans le bureau et se mit au garde à vous devant le fonctionnaire, ce dernier lui lisait un paraphe dans lequel il était dit que lui, le soldat devait m'amener par étapes à "X" qu'il était garant avec sa vie, de ma bonne remise à "X", si je tentais de m'échapper il avait ordre de tirer. Je n'arrivais pas à faire comprendre à ces idiots que je ne pensais pas du tout à m'échapper, que je désirais arriver au plus vite à l'endroit en question et cela par chemin de fer, afin que la situation soit éclaircie. Une nouvelle fois ce fut "ferme ta gueule" qui me fut donné comme réponse. Devant la prison il y avait un petit char à ridelles, tout sale, qui avait comme sièges deux planches. Non seulement l'odeur mais également la couleur trahissaient que la veille on avait transporté du fumier avec ce char.

    Le soldat était assis à mes côtés, le fusil planté entre ses genoux, il ne pipait pas un mot pendant la première heure du voyage, peut-être avait-il reçu l'ordre de ne pas discuter avec le prisonnier. Comme je n'avais plus de cigarettes je lui demandais s'il ne pouvait pas s'arrêter au prochain magasin pour que je puisse m'en acheter. Il donnait suite à ma requête, sûrement en espérant que je lui en offrirais une . Nous avons pénétré dans le magasin par la porte de derrière, comme c'était dimanche il était fermé. Le soldat était tout heureux quand je lui offrais des cigarettes, et commençai à discuter vivement. Lorsque nous avions atteint le but de la première étape il me remit l'enveloppe jaune en me disant de la remettre moi-même à qui de droit, lui-même, il allait se payer un petit congé il allait visiter sa famille.

    Le greffier du lieu de la première étape était un homme aimable, il était surpris qu'à nouveau un homme était expédié par étapes en passant parici. Ces derniers temps cela arrivait presque chaque jour, mais que c'était la première fois que l'accompagnateur était parti et laissait son prisonnier se débrouiller tout seul. Selon le règlement j'aurais dû être enfermé dans une cellule pour la nuit, comme il n'y avait pas d'autre chambre à disposition, il me priait d'utiliser la cellule, mais qu'il ne fermerait pas la porte à clef, qu'il savait que je n'allais pas m'enfuir. J'ai passé la soirée dans le salon du greffier, au milieu de sa famille, quand cela fut l'heure tout le monde allait se coucher et moi j'allais m'installer dans le "salon" qui m'était attribué.

    Le lendemain matin je constatais que le greffier s'était procuré un meilleur véhicule que celui de la veille, il m'a remis la fameuse enveloppe et nous nous sommes dit au revoir.

    Le parcours de la dernière étape était très monotone, l'homme qui m'accompagnait, qui jouait au cocher, était grognon parce qu'il avait été réquisitionné, qu'il avait tellement de travail dans sa ferme et qu'une pareille "promenade de plaisance", si mal rétribuée, allait le mettre en retard. Sur l'enveloppe jaune que je devais transmettre il y avait l'adresse (Au commandant de l'étape de M."). Le paysan qui me servait de cocher ne savait pas où trouver ce commandement, aussi il m'a déposé en ville et nous nous sommes dit au revoir, il était très surpris quand je lui ai glissé un billet de 3 roubles dans la main.

    En me renseignant à droite et gauche j'ai fini par dénicher ce "Commandement d'étape". Las salle d'attente était pleine de gens qui attendaient, je me suis assis sur une chaise pour attendre mon tour. Après une heur d'attente je trouvais que cela avait assez duré, je me suis dirigé vers la porte et j'ai remis l'enveloppe jaune. On m'a dit que ces messieurs étaient partis manger, que je devais attendre, qu'on m'appellerait.

    Il était passé 2 heures et mon nom n'avait toujours pas été appelé, j'étais le dernier qui attendait, quand la porte s'est ouverte et un homme en uniforme m'a demandé si moi aussi j'avais besoin de permis de passage ? Je lui ai répondu que l'on m'avait dit que je devais attendre que l'on m'appelle. L'homme disparaissait de nouveau et revint un peu plus tard, avec l'enveloppe jaune et me dit quer je devais aller à la Gendarmerie. Je m'y rendis au plus vite, toujours en pensant qu'ainsi ma situation désagréable serait rapidement éclaircie. Je pénétrais dans les bureaux de la Gendarmerie et je leur remettais mon enveloppe. Ici aussi on me priait de prendre place et d'attendre. Cela n'a pas duré bien longtemps et la porte c'est rouverte et que le Commandant de la Gendarmerie de "L." c'est présenté. Il s'agissait du capitaine "L", un compagnon de chasse que je connaissais depuis plusieurs années.

    Il était extrêmement surpris que j'aie été arrêté sans indication de raison, dans les papiers il n'y était noté aucun. Le capitaine L. m'a promis qu'il allait tout entreprendre pour que je sois libéré au plus vite.

    Il n'avait pas les compétences de me libérer immédiatement, il y avait plusieurs formalités à remplir avant. Quand je lui ai raconté que j'avais déjà dû attendre si longtemps au Commandement d'étape il m'a demandé si j'avais mangé et je lui ai répondu que non, puisque je ne pouvais pas disposer librement de mon temps. Le capitaine "L" envoya immédiatement quelqu'un à l'hôtel le plus proche pour me chercher un excellent dîner.

    Quand j'avais terminé mon repas le capitaine "L" me dit, que vu que j'étais un prisonnier d'instruction, il devait me transmettre à la prison, il m'assurait toutefois une nouvelle fois, qu'il allait tout entreprendre pour que je sois libéré. Il avait tenu parole, bien que cela avait duré assez longtemps jusqu'à ce que je recouvre ma liberté. Plus tard il m'avait expliqué qu'il ne pouvait pas agir plus rapidement, que le cas était délicat du fait qu'aucune raison n'était indiqué pour mon arrestation. Capitaine "L". me confiait que c'était la méthode utilisée pour faire disparaître les personnes qui gênaient…

    Quand j'ai expliqué à Mr. L. toutes les péripéties que j'avais vécues, il me disait que c'était certainement une erreur de ma part de télégraphier au Gouverneur, car le général, commandant ce secteur, en avait le contrôle (la censure) et que les individus qui s'en étaient pris à la propriété de mon patron, étaient des membres de ses propres troupes, il devait donc me rendre inoffensif s'il ne voulait pas que je lui occasionne des désagréments.

    Souvenirs pèle-mêle  - 7 -

     

     

     

     

    Freitag, den 25. Januar 2016

    10 Uhr auf meinem Balkon hat es °

    Souvenirs pèle-mêle  - 7 -  

    und hier ein Blick aus meinem Fenster

     

     

    Gemischte Erinnerungen  -7-

    Fortsetzung der Erzählung von meinem Vater

     

    Verschleierte Verhaftung

    Eines Tages entschloss ich mich wiederum einen Ritt in den Wald zu unternehmen um Nachschau zu halten, was der einzige der zwölf Revieraufseher, der alte "M" welcher nicht geflüchtet war, treibe. Ich fand ihn gesund und munter in seinem Hühnerhof wo er gerade dabei war sein Federvolk zu füttern.

    Vor Wilderern musste man im Moment keine Angst haben denn es waren keine im Revier gemeldet und hätte man dennoch einen angetroffen, so wäre es sicher ein Soldat gewesen gegen den man doch nichts unternehmen durfte als zuzuschauen.

    Nach dem Mittagessen welches ich wieder in meiner Wohnung einnahm machte ich ein Mittagsschläfchen da ich seit etlichen Nächten nicht schlafen konnte. Plötzlich  wurde ich durch ein Klopfen an der Türe geweckt. Als ich öffnete stand mir ein Polizeioffizier gegenüber, welcher, sich vorstellte und sagte, dass er beauftragt sei Erhebungen über die hier stattgefundenen Plünderungen durchzuführen und es wäre das Beste wenn ich ihn nach "T" begleiten würde wo sich das Kommando befände. Als Bevollmächtigter des Fürsten müsse ich persönlich erscheinen. Da er bemerkte dass ich Reithosen an hatte frug er mich ob ich die 23 Km reiten wolle, worauf ich erwiderte, dass es mir egal sei, darauf sagte der Polizeioffizier wenn es mir nichts ausmache wäre er froh wenn wir fahren würden, denn er sei schon etliche Tage nicht aus dem Sattel gekommen. Dem kleinen Stallburschen gab ich nun den Auftrag zwei von den alten Pferden anzuspannen und der alte Zimmermann soll als Kutscher mitkommen. Seit einiger Zeit hatte ich einem Gerber in "T" acht schöne Fuchsfelle zum Gerben gegeben, da ich nun Gelegenheit hatte dieselben zu holen entnahm ich dem Geldschrank 50 Rubel und wir begaben uns auf die Fahrt, der Polizeioffizier neben mir und 6 berittene Polizeisoldaten hinter unserem Wagen. Als ich mich umschaute erblickte ich meinen Treff hinter dem Wagen einher springen. Ich liess anhalten und gebot dem Hund zurückzugehen. Treff war ein äusserst folgsames Tier jedoch an diesem Tag war es schwierig ihn dazu zu bewegen, dass er nach Hause zurück gehe. Die Fahrt verlief äusserst schweigsam, da der Polizeioffizier sehr Wortkarg war, was er der Ermüdung zuschrieb.

    Souvenirs pèle-mêle  - 7 - Als ich ihm eine Zigarette offerierte, nahm er sie dankend an und schob sie in sein Zigarettenetui um eine von den seinen anzuzünden, war es Absicht oder rauchte er liebe seine eigene Marke ?

    In "T" angelangt fuhren wir in den Hof eines Amtsgebäudes. Den alten Kutscher beauftrage ich die Pferde zu füttern um nach 2 - 3 Stunden die Rückfahrt anzutreten worauf wir uns ins Innere des Gebäudes begaben. Ich wurde ersucht in einem Wartezimmer zu warten. Es überkam mich plötzlich ein eigentümliches Gefühl der Gefangenschaft. Als ich aus dem Fenster schaute und am Himmel einen Flieger sah wünschte ich, dass derselbe landen würde, damit ich einsteigen und fortfliegen könne.

    Nachdem ich schon fast 3/4 Stunden gewartet hatte riss meine Geduld und ich begab mich in den Vorraum woselbst ich feststellen musste, dass im Korridor eine Wache mit aufgepflanztem Bajonett patrouillierte. Mich überschlich wiederum das Gefühl ich sei ein Gefangener, komisch da doch absolut kein Grund vorhanden war und ich höflich eingeladen war zwecks Protokollierung  in die Stadt zu kommen. Der Soldat antwortete mir auf meine Frage wo denn die Kanzlei sei, ich solle nur warten man werde mich schon rufen. Nach Verlauf einer weiteren halben Stunde ging die Türe auf und ein uniformierter Herr erschien mit einem kleinen Zettel in der Hand, der mich an den Wisch des requirierenden Soldaten erinnerte, und erklärte feierlich dass ich auf Grund eines Befehles von General "W" wegen Spionageverdacht verhaftet sei, Punktum. Der kleine Zettel wurde in ein grosses gelbes Couvert gesteckt zugeklebt und einem Soldaten übergeben mit dem Auftrag mich damit ins Polizeiquartier zu begleiten. Dort angelangt hiess es man könne mit mir nichts anfangen, ich müsse nach "M" der ca. 80 km entfernten Stadt gehen, worauf ich sagte - ich hatte vergessen das ich mich unter Arrest befand - ich könne ja sofort mit der Bahn dorthin fahren man soll mir sagen wo ich mich zu melden habe, die Antwort des Gewaltigen war "halten Sie das Maul ich habe zu bestimmen nicht sie". Von einer Weiterfahrt am gleichen Tag war keine Rede mehr ich wurde abgeführt und in eine Zelle gestossen, in welcher sich bereits zwei Stromer befanden. Zu essen gab es natürlich nichts "damit man besser schlafen könne".

    Allmählich wurde ich mir meiner heiklen Lage einigermassen bewusst konnte aber nichts unternehmen weil von nun an andere über mich zu bestimmen hatten. Ausser dem Anzug den ich an hatte sowie einem Regenmantel besass ich noch meine Brieftasche mit einigen Lotterielosen des Roten Kreuzes sowie die 50 Rubel mit denen ich den Gerber bezahlen wollte.

    Ich konnte die ganze Nacht kein Auge schliessen, erstens war ich nicht müde und zweitens waren meine Gedanken zu sehr damit beschäftigt zu versuchen meine Situation zu verstehen.

    Ungefähr um 8 Uhr des kommenden Morgens, es war Sonntag, führte man mich in ein Büro des Gefängnisses wo ich den "freundlichen" Funktionär wiederfand. Ich musste meine Identität angeben, ein Sekretär trug alles mit der Maschine in ein Formular ein. Eine Stunde später kam ein Soldat mit seinem Gewehr ins Büro und nahm vor dem Funktionär Stellung. Dieser las ihm einen Text vor wo gesagt wurde, dass er - der Soldat - mich per Etappen nach "X" führen müsse, und dass er mit seinem Leben dafür garantieren müsse, dass ich in "X" abgeliefert würde, wenn ich versuchen würde zu fliehen habe er - der Soldat - Order zu schiessen. Ich konnte diesen Idioten nicht weismachen, dass ich gar nicht daran dachte zu fliehen, dass ich so schnell als möglich das Ziel erreichen wollte, dass ich dazu den Zug nehmen könnte, damit die Situation rasch geklärt werde. Ein neues Mal tönte es: "Schnauze" als Antwort. Vor dem Gefängnis stand ein schmutziger Leiterwagen der als Sitz zwei Bretter hatte. Nicht nur der Gestank, sondern auch die Farbe zeugte davon, dass damit noch vor kurzem Mist transportiert wurde. 

    Der Soldat an meiner Seite, mit dem Gewehr zwischen den Knien, sprach während der ersten Stunde der Reise kein Wort, vielleicht hatte er Order nicht mit dem Gefangenen zu sprechen. Da ich keine Zigaretten mehr hatte bat ich ihn beim nächsten Laden anzuhalten, damit ich welche kaufen könne. Er tat meiner Bitte Folge, wahrscheinlich hoffte er, dass ich ihm eine geben werde. Da es Sonntag war, war der Laden geschlossen, wir konnten aber durch die Hintertüre reingehen. Der Soldat war ganz glücklich als ich ihm eine Zigarette gab und er begann ganz rege zu diskutieren. Als wir das Ziel der ersten Etappe erreicht hatten übergab er mir das gelbe Couvert und sagte ich soll dasselbe selber dem Zuständigen übergeben, er mache nun Frei und besuche seine Familie.

    Der Beamte am Ziel der ersten Etappe war sehr freundlich, er war erstaunt, dass schon wieder ein Gefangener auf diese Art und Weise geschickt wurde. In der letzten Zeit geschehe es fast jeden Tag, aber es sei das erste Mal, dass die Begleitperson den Gefangenen allein liess.  

    Laut Reglement hätte ich für die Nacht in eine Zelle gesteckt werden müssen, da der Beamte kein anderes Zimmer zur Verfügung hatte, bat er mich mit der Zelle Vorliebe zu nehmen er werde aber die Türe nicht schliessen, er wisse dass ich nicht fliehen würde. Ich verbrach den Abend inmitten seiner Familie, im Wohnzimmer. Als Zeit war zum Schlafen, verschwanden alle in ihren Zimmer, auch ich konnte den mir zugewiesenen "Salon" aufsuchen... 

    Am kommenden Morgen stellte ich fest, dass der Beamte einen besseren Wagen besorgt hatte, er übergab mir das gelbe Couvert und wir verabschiedeten uns.

    Die letzte Etappe war sehr monoton, der Mann der mich begleitete und den Kutscher spielte war mürrisch weil er zwangsverpflichtet worden war und er auf seinem Gut noch so viel Arbeit vor sich habe, dieser, so schlecht bezahlte "Spaziergang", bringe ihn  in Verspätung. Auf dem gelben Couvert das ich überbringen musste stand die Adresse: "An den Befehlshaber der Etappe von "M". Der Bauer der mir als Kutscher diente wusste nicht wo sich dieser Befehlshaber befand, auch hat er mich abgeladen und wir verabschiedeten uns, er war sehr erstaunt als ich ihm eine Banknote von 3 Rubel in die Hand drückte. 

    Indem ich mich rechts und links informierte habe ich schlussendlich dieses "Etappenkommando" gefunden. Der Wartesaal war vollbesetzt, ich setzte mich auf einen Stuhl um auch zu warten. Nach einer Stunde ist mir die Sache zu bunt geworden, ich öffnete die Türe und übergab das gelbe Couvert. Man sagte mir die Herren seien essen gegangen, ich müsse warten bis man mich abruft. 

    Es war schon über zwei Uhr und immer noch bin ich nicht abgerufen worden, ich war der letzte der wartete, als die Türe sich endlich wieder öffnete und ein Uniformierter Mann mich frug ob auch ich eine Durchgangserlaubnis benötige ? Ich antwortete, dass man mir gesagt habe ich müsse warten... Der Mann verschwand wieder im Büro und kam gleich wieder mit dem gelben Couvert zurück und sagte mir ich müsse auf die Gendarmerie gehen. Ich ging so schnell als möglich dorthin, immer in der Hoffnung, dass die unangenehme Situation Sich klären werde. Im Büro der Gendarmerie übergab ich das gelbe Couvert. Auch hier sagte man mir ich soll Platz nehmen und warten bis man mich rufe. Diesmal dauerte es nicht lange bis sich die Türe wieder öffnete und der Kommandant der Gendarmerie von "L." erschien. Es war der Kapitän "X", ein Jagdkollege den ich seit einigen Jahren kannte! 

    Er war sehr erstaunt, dass ich Verhaftet war, ohne dass Angaben über den Grund in den Papieren vermerkt waren. Der Kapitän "X" hat mir versprochen, dass er alles unternehmen werde damit ich auf das schnellste freigelassen werde.  Er hatte sein Wort gehalten, aber es dauerte ziemlich lange bis ich meine Freiheit wieder erlangte. Später hat er mir erlärt, dass er nicht schneller handeln konnte, dass mein Fall delikat war da kein Grund für meine Verhaftung angegeben war. Kapitän "L" traute mir an, dass dies die Methode sei um unangenehme Personen verschwinden zu lassen.  

    Er hatte nicht die Kompetenz mich sofort frei zu lassen, es gab mehrere Formalitäten die er vorher erfüllen musste. Als ich ihm erzählte, dass ich auf der Etappenkomandatur  schon so lange hatte warten müssden, frug er mich ob ich schon gegessen habe ? Ich antwortete, nein. Der Kapitän "L" sandte sofort jemanden in's nächste Hotel um mir ein vorzügliches ssen bringen zu lassen. 

    Als ich gegessen hatte, sagte mir der Kapitän "L" da ich ein Instruktionsgefangener sei müsse er mich ins Gefängnis überweisen, er versicherte noch einmal dass er alles unternehmen werde damit ich frei gelassen werde. 

     

     

    Souvenirs pèle-mêle  - 7 -

     

     


    2 commentaires
  • Mardi le 12 janvier 2016 

    11 heures sur mon balcon il fait 7°

    Souvenirs pèle-mêle 4 

    et voici le coup d’œil par ma fenêtre

     

     

     

    Souvenirs pèle-mêle  -6-

     les images proviennent du net et sont sans rapport direct avec le récit 

    Je continue le récit de mon papa sur son périple en quittant son pays de naissance pour venir pour la première fois dans son pays d'origine, la Suisse. C'est mon père qui raconte :

     

    Comme je devais défendre les intérêts du prince, il m'incombait aussi d'entreprendre les démarches pour protéger sa propriété des pilleurs. Il ne nous était plus possible de téléphoner vu que les pillards avaient coupé les lignes en arrachant les poteaux du téléphone et saccageant les câbles.

    Je pris donc la décision de poursuivre ces individus à cheval et de les dénoncer à la prochaine  troupe militaire que je rencontrerais. Après avoir constaté qu'ils se dirigeaient vers le domaine "N" j'ai dû attendre qu'ils disparaissent à un tournant de la route. Cela aurait été très dangereux de les poursuivre de manière visible, ils se seraient rendus compte que quelqu'un les espionnait. J'observais prudemment le terrain avant de faire le virage, Après les avoir poursuivis à cheval pendant environs une heure j'ai dû m'arrêter à la lisière d'une forêt, car depuis cet endroit la route continuait en ligne droite jusqu'au sommet d'une colline. Quand les soldats avaient disparu derrière le sommet j'ai continué ma cavalcade en croyant qu'ils seraient arrivé au domaine "N" quand j'arriverais sur la bosse. Mais quand je débouchais au sommet je voyais devant moi le char arrêté, le soldats Souvenirs pèle-mêle 4puisaient de l'eau à une fontaine, pour eux et pour les chevaux.

    Comme ils m'avaient découvert j'étais forcé de continuer comme si de rien était, arrivé près d'eux l'un d'eux me demandait immédiatement pourquoi je les suivais. Je lui répondais que je faisais cette route presque tous les jours vu que les deux domaines appartenaient au même propriétaire - ce qui ne correspondait pas à la vérité. Subitement l'un des individus me disait "vous devez nous donner votre cheval, nous en avons besoin". Je lui répondais que cela n'était pas possible, que j'étais étranger, Suisse, et que le gouvernement russe ne pouvait pas réquisitionner ce qui m'appartenait - ce qui ne correspondait naturellement pas à la réalité. En faisant appel à la stupidité des soldats j'avais choisi la bonne tactique, car le type me répondait : "ah ! vous êtes étranger, je connais cette loi qui interdit des réquisitions auprès d'étrangers", tout en louchant constamment du côté de mon cheval, qui semblait lui plaire particulièrement. Un des soldats restait près des chevaux pendant que les autres allaient dans l'écurie. Dans le char des soldats il y avait 6 selles battant neufs, sûrement "réquisitionnés". Le soldat s'apprêtait à seller l'un des chevaux volés chez nous, il avait choisi à ma joie le plus beau, celui que je savais qu'il ne pourrait pas utiliser, il n'avait encore jamais gardé un cavalier plus de quelques minutes sur son dos, après quoi il l'expédiait avec force au sol.

    Vu que la ville de "K" se trouvait à seulement 5 kilomètres du domaine, je décidais d'y aller immédiatement pour y quérir de la protection contre les pilleurs. Comme les autres soldats n'étaient pas encore ressorti des écuries et que le soldat devant moi allait bientôt avoir réussi à seller péniblement le cheval, je mis mon cheval au trot pour m'éclipser au plus vite. Quand le soldat comprenait ce que je faisais, il s'écria que je devais immédiatement m'arrêter, faute de quoi il allait tirer. A quoi je ne donnais
    naturellement pas suite, au contraire, je faisais galoper mon cheval pour atteindre le tournant de la route, j'avais quand même le temps de voire le soldat qui voulait me poursuivre partir en vol plané à travers les airs !

    Souvenirs pèle-mêle 4Les bâtiments de l'économat me cachait pour le moment, mais je devais atteindre au plus vite la forêt ou je pouvais poursuivre mon chemin à l'abri de mes poursuivants. Les personnes âgées qui travaillaient dans les champs, regardaient avec surpris ce cavalier fou galoper à travers champs. C'était le chemin le plus court pour aller à "K". Arrivé à "K" j'ai immédiatement été vers le commandement des troupes afin de demander de l'aide contre les soldats – pilleurs. Avec un haussement d'épaules on me faisait remarquer qu'eux en tant que soldats de l'infanterie n'étaient pas en mesure de poursuivre avec des chances de succès des pilleurs à cheval. Le colonel me donnait le conseil de télégraphier au gouverneur à "R" qui lui était compétant pour veiller à l'ordre dans ce secteur. Je suivis son conseil, ce qui plus tard se révélait être une grave erreur de ma part, si j'avais réfléchi un peu plus j'aurais choisi une autre solution…  

     

    Souvenirs pèle-mêle 4

     

    Dienstag, den 12. Januar 2016 

    11 Uhr auf meinem Balkon hat es   7°

    Souvenirs pèle-mêle 4 

    und hier der Blick aus meinem Fenster

     

     

    Gemischte Erinnerungen  -6-

     Die Bilder stammen aus dem Internet und haben keinen direkten Rapport mit Papas Erzählung 

    Ich setze den Bericht meines Vaters fort als er sein Geburtsland verliess um zum Esten Mal in sein  Abstammungsland, die Schweiz zu kommen. Mein Vater erzählt weiter :

     

    Da ich die Interessen des Fürsten wahrnehmen musste war es auch meine Pflicht Schritte zu unternehmen um das Eigentum vor Plünderer zu schützen. Telefonieren konnte man nicht mehr da die Marodeure die Leitung durch Umlegen von Telefonstangen unbrauchbar gemacht hatten.

    Ich beschloss den Kerlen nachzureiten um sie bei der nächste Truppe anzuzeigen. Nachdem ich feststellte dass sie den Weg zum Gute "N" einschlugen musste ich warten bis sie um eine Wegbiegung verschwunden waren. Es wäre äusserst gefährlich gewesen ihnen sichtbar nachzureiten, denn dann hätten sie vermutet, dass man ihnen nachspioniere. Vorsichtig überprüfte ich das Gelände bevor ich um die Kurve ritt. Nach ungefähr einem einstündigen Ritt musste ich am Waldrande halt machen,. denn von da aus ging der Weg schnurgerade gegen eine Anhöhe, als die Soldaten über die Anhöhe verschwunden waren ritt ich weiter in der Meinung, dass die Soldaten schon auf dem Gutshofe N. angelangt seien bis ich oben anlange. Auf der Anhöhe angelkommen sah ich vor mir das Fuhrwerk stehen, die Soldaten hatten  am Ziehbrunnen für die Pferde und sich Wasser gezogen. Da sie mich bemerkt hatten musste ich vorwärts reiten wie wenn nichts wäre, bei ihnen angelangt frug mich der eine sofort warum ich ihnen nachgeritten sei, ich erwiderte, dass ich fast täglich diesen Weg mache da das Gut den gleichen Besitzer habe - was nicht den Tatsachen entsprach. Plötzlich sagte der eine der Soldaten "sie müssen uns ihr Ross geben denn wir brauchen es. Ich erwiderte ihm, dass das leider nicht möglich sei da ich Ausländer, Schweizer sei von welchen die russische Regierung keine Requirierungen durchführen dürfe. Was natürlich nicht den Tatsachen entsprach, ich appellierte an die Dummheit der Soldaten und hatte mich nicht getäuscht denn der Mann antwortete "ach so Ausländer sind sie, mir ist das Gesetz bekannt welches Requirierungen bei Ausländern verbietet, er schielte aber stets auf mein Ross das ihm jedenfalls ausserordentlich gut zu gefallen schien.

    Auf dem Gut angelangt suchten sie sofort den Gutsinspektor auf, welcher gerade auf dem Hofe stand. Ein Soldat blieb beim Wagen während die anderen in den Pferdestall gingen. Im Wagen hatten die Soldaten 6 Sättel auch nagelneue Dinger, offenbar auch Requiriert, der Soldat wollte das eine der uns gestohlenen Pferd satteln er wählte zu meiner Freude das schönere aus, von dem ich wusste das er es nicht reiten kann, es hat bis dato die besten Reiter mit Elan von seinem Rücken auf den Erdboden befördert.

    Da die Stadt K nur 5 Kilometer vom Gute n entfernt war beschloss ich auf dem geradesten Wege dorthin zu gelangen um Schutz gegen die Marodeure zu verlangen. Nachdem ich festgestellt hatte, das die anderen Soldaten noch nicht zu erblicken waren, und der neben mir stehende mit dem Satteln mit Not und Mühe bald fertig war setzte ich meinen Gaul in Trab um so schnell wie möglich zu verduften. Als der Soldat mein Vorhaben bemerkte rief er ich soll sofort anhalten andernfalls er schiessen werde, gab ich dem Rosse die Sporen und konnte noch vor der Wegebiegung sehen dass der Soldat im Sattel sass und das Ross zu seinem berühmten Abwurfsprung ansetzte.

    Die Ökonomiegebäude verdeckten eine weitere Sicht was mir angenehm war, denn ich musste schauen, dass ich so schnell wie möglich den Wald erreiche in dessen Schutz ich meinen Ritt fortsetzen konnte. Auf dem Felde arbeiteten einige alte Leute und sahen mit Erstaunten Minen dem verrückten Reiter zu welcher Querfeldein über die Äcker Galopp ritt. Ich musste diesen Weg einschlagen, er war eine bedeutende Abkürzung. In "K" angelangt suchte ich sofort das dortige Truppenkommando auf um Hilfe gegen marodierende Truppenteile zu erhalten. Man teilte mir dort mit Achselzucken mit, dass sie leider Infanteristen seien und folglich eine Verfolgung berittener Marodeure nicht mit Erfolg aufnehmen könnten. Der Oberst gab mir den Rat an den Gouverneur nach "R" zu Telegraphieren da derselbe zuständig sei für die Ordnung in seinem Gebiet. Ich folgte diesem Rat, was, wie es sich später herausstellte, ein grober Fehler meinerseits war, ich hatte nicht weiter nachgedacht sonst hätte ich nicht diesen Weg eingeschlagen…

     

    Souvenirs pèle-mêle 4

     

    Russland oder die Siebenmeilen Stiefel


    2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique